Du vendredi 1er au dimanche 10 septembre prochains, Guillaume Canet sera de retour à Deauville pour la 49e édition du Festival du cinéma américain. Déjà membre du jury, il y a quinze ans, l'acteur et réalisateur le présidera pour cette édition 2023. À cette occasion, "Monsieur le Président" a accordé une interview à nos confrères de Psychologies dans laquelle il se confie sans filtre. À l'affiche prochainement du film Acide de Just Philippot, ce film tient à coeur à l'acteur car il y est question d'écologie mais aussi d'un "cri d'alarme sur l'état de la planète." Outre l'angoisse qu'il sait jouer à merveille derrière l'écran, Guillaume Canet avoue que dans la vraie vie aussi il est anxieux, voire "très" et "depuis toujours". "J'ai fait un zona à 11 ans et un ulcère à 13 ans : mes parents divorçaient, c'était compliqué entre eux, j'avais du mal à accepter ce qu'on vivait, j'en étais inquiet, malheureux", avoue le compagnon de Marion Cotillard.
Toujours pour Psychologies, le papa de Louise et Marcel poursuit : "Les séparations sont toujours difficiles pour les enfants, et moi, je suis quelqu'un d'hypersensible : les mauvaises énergies m'atteignent très vite, très fort." Il précise que suite à cette séparation, "assez rapidement", ses soeurs aînées ont quitté la maison. Et d'ajouter : "Je me suis retrouvé seul avec ma mère : la période n'était pas des plus tranquilles. À cette époque-là aussi, j'étais pas mal en colère." La maladie a également été une source de remise en question pour Guillaume. Il expliquait avoir connu un épisode difficile après le montage de Ne le dis à personne la nuit et le tournage d'Ensemble. "Quand ça s'est terminé, j'étais épuisé. J'ai eu un staphylocoque doré, fait une septicémie, et j'ai passé un mois à l'hôpital: tout s'est arrêté d'un coup", se remémore le prochain président du Festival du cinéma américain. Ce passage à l'hôpital pendant un mois aura au moins contribué au fait que l'acteur a depuis développé un "signal d'alarme qui [lui] permet de reconnaître quand [il est] en train d'atteindre [ses] limites". Un mal pour un bien.
Le cinéma est donc lui aussi une source d'angoisse pour l'acteur... Et pour cause ! "Je me demande parfois si ce métier ne me fait pas passer à côté de ma vie", indique-t-il. Soucieux d'honorer son rôle de père, Guillaume Canet détaille: "J'essaie d'être un bon père, je crois que je le suis, j'emmène mes enfants à l'école, je parle beaucoup avec eux, quand je suis là." Il aimerait passer plus de temps auprès de ses proches et trouve "frustrant" le fait de ne pas pouvoir le faire autant qu'il le voudrait. "Le cinéma, ou plutôt la notoriété biaise le rapport à l'autre : les gens lisent des choses sur vous, imaginent des choses de vous complètement folles ou complètement à coté, et ça peut être agaçant", analyse-t-il.
Le réalisateur de huit films est revenu sur le long-métrage de Just Philippot dont il sera bientôt à l'affiche. Le pitch d'Acide ? "Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s'abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s'unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d'y échapper." Si ce film l'a rendu plus inquiet ? Hélas, oui. "J'aimerais me dire qu'on va trouver des solutions et ne pas trop noircir le tableau. Mais depuis le temps que les scientifiques tirent la sonnette d'alarme, sans qu'on en fasse réellement quelque chose...", regrette-il d'abord. Puis de poursuivre : "Pour l'instant, rien n'est réglé, ou alors trop lentement, et oui, le monde actuel m'inquiète. Plus encore depuis que j'ai des enfants : que va-t-il se passer quand ils auront 20 ans ? Quel monde va-t-on leur laisser ?" Bonnes questions...