Considéré par la justice comme le suspect numéro 1 dans la disparition de Delphine Jubillar, son mari Cédric a été mis en détention provisoire à la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses au mois de juin 2021, soit six mois après que sa femme n'a plus donné de signe de vie. Dans cet établissement pénitentiaire, le déroutant peintre-plaquiste de 34 ans, père de deux enfants, a été mis à l'isolement. Cependant, il a réussi à communiquer avec un autre détenu. Ce dernier a clamé avoir recueilli les confidences de ce coupable idéal. Dans le documentaire de RMC Story sur le mystère Jubillar, réalisé avec la collaboration du journaliste du Parisien-Aujourd'hui en France Ronan Folgoas qui a enquêté un an sur ce cas et en a rédigé un ouvrage, sa compagne Séverine revient sur son échange troublant avec ce codétenu, baptisé Marco.
Voisin de cellule de Cédric Jubillar, Marco a noué des liens avec lui, au point qu'il lui ait confié son "plan machiavélique" pour faire soi-disant disparaître son épouse. Impliqué dans des affaires de "faux témoignages" et de "subordination de témoins", Marco a lui-même contacté l'administration pénitentiaire pour faire part des révélations sur l'affaire Jubillar qu'il disait détenir. Ses paroles avaient tout pour être explosives puisqu'il affirmait que son codétenu et principal suspect dans l'affaire, incarcéré pour homicide par conjoint depuis le mois de juin 2021, lui avait dit qu'il avait "poignardé Delphine" et "caché son corps près d'une ferme qui a été incendiée".
À sa sortie, il est alors missionné par les enquêteurs, qui étudient toutes les pistes, pour vérifier les dires de Cédric. Il prend alors contact avec sa compagne Séverine. En effet, deux mois avant d'être emprisonné, l'artisan s'est mis en couple avec la mère d'un de ses amis, une quadragénaire qui a participé aux fouilles pour retrouver une trace de Delphine Jubillar. La femme, prise dans un tourbillon médiatico-judiciaire, s'est confiée dans ce documentaire pour rétablir sa vérité.
Mais qu'est-ce que c'est cette embrouille ?
Séverine a donc été approchée par le fameux Marco : "Il me dit : 'Faut que je vois avec toi, parce qu'il paraît que tu sais où est [le corps]. Je lui dis 'mais je ne sais rien moi'. Il me dit 'mais si, il y a un endroit où il t'aurait emmené par amour'. Je lui réponds qu'il ne m'a emmenée nulle part par amour !' 'Si, à un endroit où ça a brûlé. Et là, je me dis ah, c'est la ferme. Là, il me dit qu'il aurait peur que le corps remonte avec les bêtes. Mais qu'est-ce que c'est cette embrouille ?" Persuadée que Cédric se moque de Marco, elle refuse de l'emmener sur les lieux qu'il décrit. "Je pense que tu y vas pour rien. Moi, je ne sais rien du tout. Je ne serais jamais restée avec quelqu'un qui a fait ça," se souvient-elle avoir dit.
Par sa proximité avec le controversé Cédric Jubillar, Séverine va se retrouver en garde à vue pour recel de cadavre, un interrogatoire dont elle sortira libre, mais marquée. Au point de mettre désormais en doute l'innocence de son compagnon qui semble se jouer de tout le monde, comme s'il participait à une partie de poker, sa passion. Sa compagne a avoué se sentir manipulée, même si elle ne cesse de dire qu'on ne juge pas une personne sans preuve. En attendant, l'enquête continue donc, à l'aide notamment de drônes puissants, d'analyses plus pointues et d'interrogatoires des proches de l'infirmière de Cagnac-les-Mines.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.