Du haut de ses 33 printemps, la Bordelaise Céline Sallette est en train de vivre un véritable conte de fées. Portée par la critique, plébiscitée aux César du cinéma 2012 (avec Naidra Ayadi), puis auréolée du prix Romy Schneider 2013, Céline Sallette est devenue un visage qu'il faut retenir. Et pour cause, puisque d'une justesse incroyable à chaque apparition, elle s'est imposée comme une grande actrice en devenir prête à illuminer un cinéma français trop souvent critiqué. Elle fait preuve de régularité, d'éclectisme et séduit sans difficulté quand on reproche au cinéma tricolore de souffrir de ses visages récurrents, d'un manque de renouvellement autant dans la narration que chez les acteurs. Portrait.
Depuis toute petite attachée au monde des arts, Céline Sallette fait le pari d'en faire son métier, lorsqu'elle se lance dans des études autour des arts du spectacle. Après un détour par le théâtre, elle rentre au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris où elle peaufine ses talents de 2003 à 2006. On ne tardera pas à la voir sur les écrans nationaux. Mais il faudra avoir l'oeil, car Céline Sallette se retrouve à accumuler les apparitions. Alfred Lot (La Chambre des Morts), Emmanuel Salinger (La Grande Vie) ou encore Philippe Garrel (Les Amants réguliers). C'est ce dernier qui lance définitivement l'actrice dans le très critiqué Un été brûlant, où elle campe l'un des quatre rôles principaux au côté de Louis Garrel et Monica Bellucci. Droite dans ses bottes, Céline Sallette se retrouve dans des petits rôles à l'international avec Marie-Antoinette (Sofia Coppola) et Au-delà (Clint Eastwood).
2011 marquera l'année de la révélation. La très spontanée et naturelle Céline se retrouve au casting du film de Philippe Garrel, mais surtout charme le public au milieu du casting très féminin de L'Apollonide – Souvenirs de la maison close. En prostituée de luxe, elle crève définitivement l'écran avec ses partenaires Adèle Haenel et Hafsia Herzi. Son regard interpelle, la justesse de son interprétation séduit, et sa beauté froide rayonne.
Sans attendre, 2012 débute par une nomination au César du meilleur espoir féminin alors qu'elle figure au casting de Dans la tourmente et s'offre un superbe premier rôle en nonne amoureuse dans Ici-bas. Cantonnée aux rôles secondaires dans Avant l'aube ou encore De rouille et d'os, Céline Sallette n'en oublie pas le théâtre, son premier amour, et exploite le petit écran dans la série Les Revenants où elle tient l'un des rôles principaux.
De cette actrice se dégage une confiance rare et une assurance inébranlable, malgré la sensibilité de certains rôles qui lui sont confiés. Pas étonnant de la voir monter en puissance, puisque Christophe Ruggia lui offre le rôle de Simone Signoret dans le biopic Montand, ou que François Dupeyron en a fait son actrice principale pour Un homme à part, avec Grégory Gadebois et Jean-Pierre Darroussin.
Enfin, après la remise du prestigieux prix Romy Schneider (qui déjà été décerné à Juliette Binoche, Vanessa Paradis, Ludivine Sagnier, Mélanie Laurent ou l'an dernier, Bérénice Béjo), nous avons appris qu'elle retrouverait Raphaël Personnaz (détenteur du prix Patrick Dewaere) dans le prochain long-métrage de Tony Gatlif, Geronimo. Le film, sorte de Roméo & Juliette moderne et engagé, suit l'histoire de Gemma, une jeune fille élevée par des gitans, qui est appelée en urgence pour tenter de calmer l'embrasement du quartier Saint-Pierre. Elle y sera épaulée par Orange (le ténébreux Raphaël Personnaz), éducateur du quartier. Le tournage aura lieu cet été entre le Sud de la France (Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes) et l'Espagne.