Cotillons, drapeaux, chapeaux, invasion du terrain et même Noel Gallagher en guest... Hier, dimanche 11 mai, l'Etihad Stadium de Manchester City est en liesse alors que les Citizens viennent d'aller chercher leur quatrième couronne de champion d'Angleterre de leur histoire en venant à bout de West Ham (2-0). Mais la fête avait un goût un peu amer pour le premier buteur de la rencontre : Samir Nasri. Auteur d'une fin de saison en boulet de canon, le milieu de terrain sait en effet qu'il n'a quasiment plus aucune chance de figurer dans la liste des Bleus de Didier Deschamps pour la Coupe du monde au Brésil dans quelques jours...
Pas vraiment du genre à manier la langue de bois, Samir Nasri l'a donc reconnu ouvertement au coup de sifflet final : il n'y croit plus. "Pas besoin de spéculer, je pense que les jeux sont faits, c'est comme ça", a-t-il lâché sur Canal+, cité par L'Équipe. Une prise de position qui peut toutefois surprendre puisque ce n'est que demain, mardi 13 mai, que Didier Deschamps donnera une première liste de 30 joueurs pour le Brésil. Mais déjà zappé par Raymond Domenech pour la fameux mondial de 2010 en Afrique du Sud, l'ancien Gunner se considère désormais en vacances. "Je regarderai le Mondial à la télé", a-t-il ajouté.
Comme toute l'Angleterre du foot, Samir Nasri ne semble en tout cas pas vraiment comprendre le choix de Didier Deschamps. "Si être titulaire dans un club comme Manchester City et gagner deux titres [il était déjà champion d'Angleterre l'année dernière, NDLR], être performant [six buts et sept passes décisives cette années, NDLR], ce n'est pas suffisant, eh bien tant pis, je n'aurai pas de regret, confie-t-il avec amertume. J'ai tout fait sur le terrain. Je pense qu'il n'a pas grand-chose à me reprocher". À demi-mots, l'ex de l'OM évoque également sa place dans le vestiaire des Bleus et sa réputation d'enfant terrible. "J'ai fait un mauvais match en Ukraine [premier match de barrage pour la Coupe du monde en novembre dernier, sa dernière apparition tricolore, NDLR], comme mes coéquipiers. Le reste, ce sont des faux-semblants, des fausses excuses. (...) On ne peut pas être ami avec vingt-trois mecs dans une équipe", explique-t-il.
Samir Nasri s'était pourtant donné la peine de "redorer" son blason ces derniers mois. Voulant faire oublier ses coups de sang du passé, notamment pendant l'Euro 2012 - ses insultes adressées à un journaliste de l'AFP, son "Ferme ta g*****" à la tribune de presse lui ayant valu trois matches de suspension par la Fédération française de foot et une longue absence au sein des Bleus - il avait notamment fait un mea culpa dans Telefoot en mai dernier, convoqué à nouveau par Didier Deschamps. Mais malgré ce premier retour en Bleu, Samir Nasri devra visiblement se contenter de celui des Citizens pendant les prochains mois...