Gérard Depardieu approche des 65 ans (le 27 décembre) mais il n'y a pas que des trophées de cinéma dans ses affaires du passé. L'acteur français, illustration parfaite de l'expression "monstre sacré", est appelé à comparaître ce mardi 3 décembre devant la cour d'appel de Paris pour conduite en état d'ivresse après sa chute de son cher scooter dans le 17e arrondissement de Paris au mois de novembre 2012. En première instance et en son absence, le comédien a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 4 000 euros d'amende et à six mois de suspension de permis. Il a fait appel du jugement et l'on vient d'apprendre que son procès venait d'être renvoyé au 8 avril 2014, notamment en raison de l'absence à l'audience de la star, en tournage dans le Sud de l'Italie. L'avocate générale avait indiqué qu'elle ne s'opposerait pas au renvoi du procès, tout en précisant bien que "c'est au prévenu d'être à la disposition de la justice et pas l'inverse".
Les frasques et Gérard Depardieu, voilà une bien longue histoire pour cette personnalité controversée, notamment depuis son "exil fiscal" en Belgique et l'obtention de son passeport russe. Fascinant, il est décrypté avec une franchise déconcertante par sa fille Julie Depardieu. En interview avec Le Monde pour parler de Post-Mortem, l'album posthume de son frère Guillaume (mort en 2008), l'actrice a évoqué son illustre père et la relation que son frère et elle ont eu avec lui : "On a toujours été en rébellion. Depuis tout petits. Mon père, c'est un voyou : il dit un truc, mais il peut faire le contraire, faut se méfier, tu ne sais pas. Ce n'est pas un traître, non, mais tu te méfies quand même. [...] Gérard, c'est un voyageur. C'est un mec qui est toujours parti et qui t'explique que 'c'est là-bas' et qu'il peut pas rester ici. C'est un handicapé, en fait, quelqu'un qui ne peut pas rester en place. Quand tu es un petit garçon, tu as besoin de confrontation avec ton père. Guillaume a beaucoup souffert qu'il ne le regarde pas."
L'un des souvenirs de Julie Depardieu éclaire la situation : "Mon frère devait avoir 8 ans ; moi, deux de moins. Il jouait du piano devant son papa – qui venait de rentrer mais qui allait repartir au bout de cinq minutes –, il jouait comme ça, super bien. Mais Gérard gesticulait tellement, cela rendait la chose impossible. Gérard, c'est un grand jaloux, en fait. Moi, cette gesticulation dont je me rappelle, enfant – alors qu'il sait écouter, qu'il sait lire, Gérard, c'est pas un con, hein ! –, eh bien, je trouvais ça dégueulasse, même à l'époque, et ce pauvre Guillaume, il prenait ça dans la gueule que l'autre n'arrête pas de bouger. Et ça, c'est typique de tous les pères qui ont du mal à avoir des enfants. Gérard, il est très sympa, mais tu ne peux pas exister beaucoup à côté de lui."
Homme d'excès, entre bon vivant et sans limites, Gérard Depardieu ne fera, selon sa propre fille, pas de vieux os : "Il vieillira pas tant que ça. Tu verras. 65 balais, c'est pas vieux. Et quand tu sais ce qu'il fait, il durera pas, je te le dis. Dans cinq ans, il est plus là. C'est lui, le prochain, je le sais."