Jean-Pierre Coffe : Mort dans les bras de Christophe, qui sort du silence
Publié le 6 avril 2016 à 17:33
Par Guillaume J.
Le si discret compagnon du gastronome adoré, les obsèques passées, sort du silence. Déchiré entre le désir exaucé de Jean-Pierre et le vide qu'il laisse...
Jean-Pierre Coffe lors de la 20e édition de La Forêt des livres à Chanceaux-près-Loches, le 30 août 2015. Jean-Pierre Coffe lors de la 20e édition de La Forêt des livres à Chanceaux-près-Loches, le 30 août 2015.© BestImage
Jean-Pierre Coffe dans le jardin de sa maison à Lanneray en avril 1993, où il s'est éteint dans les bras de son compagnon Christophe en mars 2016. © Michel Marizy / BestImage
Jean-Pierre Coffe photographié en novembre 2015 à Paris.
Jean-Pierre Coffe jouant avec son chien Monsieur Fairbanks dans son jardin à Lanneray en avril 1993. © Michel Marizy / BestImage
Jean-Pierre Coffe chez lui à Lanneray en 1995, où il est mort en mars 2016, s'éteignant dans les bras de son compagnon Christophe. © Alain Canu via Bestimage
Jean-Pierre Coffe photographié le 12 décembre 2015 à Paris
Jean-Pierre Coffe en 2013 à Paris.
Exclusif - Jean-Pierre Coffe, Philippe Geluck - Vernissage de l'exposition "L'Art et Le Chat" de Philippe Geluck au Musée en Herbe à Paris, le 10 février 2016. © Giancarlo Gorassini/Bestimage
Jean-Pierre Coffe dans sa cuisine à Lanneray avec son amie Catherine en 1993. © Michel Marizy / BestImage
Jean-Pierre Coffe dans le bureau-bibliothèque de sa maison de Lanneray en avril 1993. © Michel Marizy via Bestimage
Jean-Pierre Coffe, portrait à Paris, 2007
Image de la maison de Jean-Pierre Coffe à Lanneray en Eure-et-Loir, où il s'est éteint en mars 2016 à 78 ans, dans les bras de son compagnon Christophe.
Image de la maison de Jean-Pierre Coffe à Lanneray en Eure-et-Loir, où il s'est éteint en mars 2016 à 78 ans, dans les bras de son compagnon Christophe.
Image de la maison de Jean-Pierre Coffe à Lanneray en Eure-et-Loir, où il s'est éteint en mars 2016 à 78 ans, dans les bras de son compagnon Christophe.
Jean-Pierre Coffe avec Christophe Beaugrand déguisé en cochon au Chalet du Lac à Paris le 10 juin 2013.
Exclusif - Jean-Pierre Coffe, Philippe Geluck - Vernissage de l'exposition "L'Art et Le Chat" de Philippe Geluck au Musée en Herbe à Paris, le 10 février 2016. © Giancarlo Gorassini/Bestimage
Jean-Pierre Coffe photographié le 12 décembre 2015 à Paris
Jean-Pierre Coffe photographié en novembre 2015 à Paris.
Jean-Pierre Coffe photographié en novembre 2015 à Paris.
Jean-Pierre Coffe photographié en novembre 2015 à Paris.
Jean-Pierre Coffe au marché en marge du Salon du Livre au Mans, le 8 octobre 2008
Jean-Pierre Coffe, 33e edition du Salon Du Livre Porte de Versailles à Paris, le 23 mars 2013.
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Jean-Pierre Coffe, le sel de la vie du PAF, ne voulait pas qu'on fasse des choux gras de sa mort. Laurent Ruquier, l'un des tout premiers à avoir eu connaissance de la mauvaise nouvelle concernant son complice de longue date, l'avait d'ailleurs souligné, à quelques heures de lui rendre hommage dans l'émission Les Grosses Têtes : "Il souhaitait partir en toute discrétion. C'est raté." Cirque médiatique – auquel, excellent client à la langue bien pendue, il eut tant de plaisir à contribuer – mis à part, le fameux pourfendeur de la malbouffe a toutefois réussi sa sortie. "Sa hantise, c'était de finir grabataire. Il est parti comme il le voulait. Mais... pour moi, c'est trop tôt", témoigne, contre toute attente et avec une sincérité désarmante, Christophe, son compagnon. Un deuil difficile qu'il a choisi d'évoquer avec l'hebdomadaire Paris Match.

Il est mort comme il le désirait : d'une crise cardiaque.

Longtemps éreinté par la vie, Jean-Pierre Coffe l'a perdue en homme enfin comblé, aimé et aimant. "Il est mort comme il le désirait : d'une crise cardiaque", énonce catégoriquement Christophe, en réaction aux rumeurs de "longue maladie" qui ont plané autour de l'annonce de sa disparition, survenue à 78 ans dans sa maison de Lanneray (Eure-et-Loir), dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 mars 2016. "Il était juste parkinsonien", insiste, sous sa caution, la journaliste Catherine Schwaab, notant que cela "ne l'empêchait pas de cuisiner, ni de chasser les oeufs avec ses petits-enfants comme il l'a fait la veille de son décès". C'était d'ailleurs une journée "formidable" et Jean-Pierre était "très heureux", tandis que les chiens "folâtr[ai]ent autour des enfants" dans le jardin de la grande maison aux volets verts de Lanneray dont Coffe avait fait son havre de paix depuis plus de quarante ans et où il avait promis qu'il s'éteindrait. Mais, enfin gâté par le sort, on devine qu'il n'était pas prêt à en arriver là ; il avait entamé un nouvel album-almanach mêlant recettes de cuisine et anecdotes, signale notre consoeur.

L'injuste épilogue, funeste, de ce joyeux lundi de Pâques, Christophe le raconte avec ses mots : "Après leur départ, Jean-Pierre est monté se reposer dans sa chambre. Je suis resté en bas, à regarder la télé. Vers 23h, il m'appelle. Il ne se sent pas bien. Il me dit lui-même vouloir aller aux urgences. Inquiet, j'appelle les pompiers." Le temps que les secours soient sur place, il est déjà trop tard et leur intervention reste vaine : "Il est mort dans mes bras."

Une vingtaine de personnes à ses funérailles, en famille

Jean-Pierre Coffe tenait à ce que l'on n'apprenne sa mort qu'après son incinération, comme cela a été révélé et comme l'homme qui partageait sa vie depuis des années le confirme. "À plusieurs reprises, précise Christophe, il m'avait fait promettre de ne pas organiser de grandes funérailles. On est restés en famille, son fils [adopté], sa belle-fille, les petits-enfants, une vingtaine de personnes." Il voulait vivre pour l'éternité dans ce jardin qu'il chérissait et où il passait du temps avec ses chiens : "C'est lui [Christophe] qui répandra mes cendres dans mon jardin. Ce jour-là, vous viendrez vider ma cave sans larmes ni tristesse", consignait-il en 2015 dans son autobiographie Une vie de Coffe, parue quelques mois plus tard. Et c'est ainsi qu'il est parti, confirme Paris Match : "Dans un nuage de fumée, sans fleurs ni couronnes."

Il ne voulait pas qu'on le pleure, et même s'il manque déjà à beaucoup, de Jonathan Lambert et d'une Julie Andrieu qu'il recueillit avec sa mère dans les années 1970 aux télévores déjà sevrés de ses gueulantes, il ne faut pas le pleurer : la famille qu'il avait tant souhaitée, il l'a eue, in fine. Lui qui a manqué de l'amour d'une mère, qui a tenté par trois fois l'aventure du mariage avec des femmes, pour autant de divorces, qui a eu la douleur de perdre deux enfants, qui a flirté sans danger avec le sexe opposé et beaucoup plus dangereusement avec la dépression, était arrivé à bon port auprès de Christophe, rencontré au milieu des années 2000. "Ce qu'il espérait, c'était simplement trouver l'amour, fonder une famille. Et comme un signe du destin, ces dernières années, il avait vécu avec Christophe, un compagnon magnifique, qui l'a rendu tellement heureux, dont il était fou d'amour, et le dernier week-end qu'il a passé chez lui, il l'a passé avec ses petits-enfants", se consolait le dessinateur Philippe Geluck en réagissant au décès de son ami intime.

"Papille de la nation", pour reprendre la très fine formule du magazine Point de Vue actuellement en kiosques, et papy plein d'émotion, comme le décrit Catherine Schwaab...

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