En pleine promotion de son nouveau spectacle Les Grands Moments, qu'il s'apprête à jouer à Bercy dès mercredi 12 décembre puis en tournée dans toute la France pour ses 45 ans de carrière, Michel Sardou s'est confié au journal Le Parisien. Fidèle à son franc-parler légendaire, le chanteur est notamment revenu sur son image d'artiste étiqueté à droite : "Les gens ne le savent pas mais j'ai été décoré commandeur du Croissant d'or à la Grande Mosquée de Paris. Moi qui, selon certains, serais raciste et de droite !", se défend celui qui assure n'être "ni de droite ni de gauche, mais chanteur populaire". Cet ancien soutien de Nicolas Sarkozy ne mâche pas ses mots quand il s'agit de commenter la crise qui secoue l'UMP aujourd'hui : "C'est n'importe quoi ! Qu'ils fassent deux groupes et qu'ils aillent se faire foutre. Si j'avais été député de gauche, j'en aurais profité pour voter la retraite à 47 ans, lance Michel Sardou avec humour. Ils n'auraient rien vu !"
Soutien de Nicolas Sarkozy en 2007, Michel Sardou a quelque peu déchanté depuis, au point de lui conseiller récemment d'"oublier la politique" et de voter différemment en 2012 : "J'ai voté blanc. Parce que je n'y croyais plus. Je ne marche plus aux promesses de campagne. Je n'ai plus d'enthousiasme", explique-t-il, las. Affilié à aucun bord politique, le chanteur de 65 ans n'en a pas moins un regard avisé sur la crise actuelle et ne mâche pas ses mots, comme à son habitude : "Aujourd'hui, tu dépens d'un connard qui est à l'autre bout du monde, qui fait faillite et d'un seul coup, 5 000 mecs en Provence sont au chômedu !", estime celui qui "n'aimerait pas être à la place" de François Hollande aujourd'hui.
Très controversée et décriée par de nombreux people comme Françoise Hardy, qui a dû emménager dans un appartement plus petit, la tranche d'imposition à 75% pour les hauts revenus ne "choque pas" Michel Sardou, si elle est "provisoire" : "On est quand même tous conscients qu'on est dans la merde !", assure-t-il, décidément à l'opposé de son image de chanteur de droite. Michel Sardou, bientôt grand-père pour la cinquième fois, ne compte donc pas quitter la France comme Gérard Depardieu, qui s'est récemment installé en Belgique, et Christian Clavier, parti à Londres : "Ce n'est pas mon genre de fuir, de partir à l'étranger. Si t'es pas content, tu ouvres ta gueule."
A l'heure où le projet de loi sur le mariage pour tous fait débat, Michel Sardou ne s'oppose pas à cette idée, contrairement à d'autres artistes comme Dave, Catherine Lara ou Sylvie Vartan : "Je ne suis pas contre le principe que les homos aient les mêmes droits que les couples hétéros. Cela dit, la morale, l'Eglise qui est contre, je comprends aussi. C'est la cérémonie que je trouve ridicule. Hollande avait raison quand il a dit qu'elle pourrait être célébrée par un adjoint si un maire était gêné", juge-t-il.
Outre la tournée Les Grands Moments, uniquement composée de ses grands tubes, et du best of éponyme sorti le 22 octobre dernier, Michel Sardou en 2014 jouera dans la pièce de théâtre Le Gorille, spécialement écrite pour lui. En attendant, le chanteur prépare un nouvel album pour l'année prochaine.