La triste nouvelle tombe le 31 mai dernier. Pour les 20 ans de son émission culte Tatarata, France 2 annonce en guise de cadeau l'arrêt du programme porté et animé par Nagui. Une triste fin qui va cependant être suivie d'une seconde vie pour ce mythique rendez-vous, qui, quelques mois après, renaît aujourd'hui de ses cendres sur Internet. L'occasion pour son animateur et producteur vedette d'évoquer cet épisode marquant dans une longue interview accordée à CinéTéléObs. Et revenir sur une carrière au sein du PAF faite de succès, d'échecs et de... résurrections.
Comme d'autres animateurs phares de France Télévisions à la fin de la saison dernière, Nagui s'est donc retrouvé privé de son émission culte. Mais à l'inverse de beaucoup de ses confrères, celui qui officie également dans Tout le monde veut prendre sa place n'a pas souhaité entrer dans une polémique avec son employeur. "J'ai essayé de le faire avec élégance. Et j'ai simplement twitté que j'étais triste. Je n'ai pas voulu faire dans la petite phrase médiatique", explique-t-il aujourd'hui. Ce qui ne l'empêche toujours pas de regretter cette décision, justifiée par le coût trop élevé de Tatarata. Une excuse qui passe toujours mal pour l'animateur-producteur. "66 000 euros pour 90 minutes ! Tous les producteurs s'accordent à dire que c'est peu. (...) En tant qu'animateur, je ne prenais aucun salaire", se défend-il.
Avec le recul, Nagui reconnaît qu'avec deux émissions en quotidienne sur France Télévisions, il aurait été difficile de "pleurer au manque de reconnaissance". "Je ne cherche pas à animer absolument une émission pour pouvoir dire : 'J'ai des amis dans le show-biz'," précise-t-il. "Et puis j'ai déjà eu ce syndrome : quand je présentais Nulle Part Ailleurs au Festival de Cannes, j'étais un dieu vivant", confie avec franchise l'animateur. Une période dorée qui sera toutefois suivie d'une longue traversée du désert après son éviction de la chaîne cryptée en 2000. "Pendant deux ans, personne ne répondait plus à mes appels, acteurs ou patrons de chaîne. Parfois, j'ai subi de véritables humiliations comme attendre pendant des heures devant la porte du bureau d'un directeur de programmes, avec mes projets sur les genoux, pour m'entendre finalement dire qu'il n'avait pas le temps de me recevoir. Mais c'est la règle du jeu. (...) Il faut avoir beaucoup de recul, se dire que la roue tourne dans les deux sens. (...) Mais avoir la lucidité quand on est en haut, c'est plus rare...", analyse-t-il.
Mais depuis, Nagui a brillamment remonté la pente et a su revenir en force sur France 2 début 2000 et être là pour le premier come-back de Tatarata en 2005. Une émission qu'il porte aujourd'hui sur Internet, faute d'être à l'antenne de France 2, après notamment la mobilisation de nombreux artistes et fans du programme. "161 000 personnes ont signé la pétition ! Je n'avais pas le droit de renoncer. (...) Au départ, nous sommes partis sur le web parce que la télé ne voulait plus de nous. Mais, très vite, nous avons inversé les choses : nous allons sur internet pour faire ce que nous ne pouvons pas faire à la télé", promet-il. Pour sa seconde vie, Tatarata restera toutefois diffusée aussi en replay sur RTL 2 et TV5.
Et preuve que la ferveur autour de l'émission est toujours aussi grande, Taratata a fêté ses 20 ans dans un Zénith de Paris plein à craquer, hier, avec une pléiade d'artistes comme Raphaël ou encore Matthieu Chédid. Grand habitué de l'émission, ce dernier n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de rendre hommage au programme de Nagui le 17 septembre dernier au Trianon, lors de l'enregistrement du successeur de Taratata sur France 2, Alcaline, le concert. "On est bien ici", a-t-il lancé au public selon CinéTéléObs avant d'ajouter "On était bien aussi chez Nagui !" Un petit mot sympa, à découvrir lors de la diffusion de l'émission le 17 octobre, et que Nagui a du fortement apprécier...
En attendant la diffusion du premier concert sur Mytaratata.com avec Ayo ou encore Patrice le 18 octobre prochain, Nagui poursuit en tout cas ses activités de producteur, toujours en prenant soin de respecter quelques valeurs. "Il y a quelques années, on m'avait proposé de produire "L'île de la tentation". Non merci. Aujourd'hui, je suis papa, j'ai des filles (Nina, née 1997 de sa relation avec Marine Vignes et Roxane et Annabel nées en 2004 et 2009, dont la maman est son épouse Mélanie Page, ndlr). Je suis très attentif aux valeurs véhiculées par le jeu", assure-t-il. Avec sa société Air Prod, il prépare le pilote d'un programme court, Previously et pourrait également faire ses débuts dans le cinéma, à l'instar d'un certain Thierry Ardisson, pour "co-produire un film musical".
L'interview complète de Nagui est à retrouver dans "CinéTéléObs" du 10 octobre 2013.