Au réveil, le matin, il est à la radio, sur les ondes d'Europe 1. Le soir, c'est sur TF1 qu'il officie.
Nicolas Canteloup, physique incontournable et humoriste polymorphe, du moins au niveau de la voix, est sans aucun doute l'une des personnalités les plus aimées des Français, mais paradoxalement l'une des moins connues d'un point de vue personnel. Et alors qu'il reviendra sur les planches des Folies-Bergère à partir du 4 avril prochain à Paris, où il reprendra son one-man show déjà vu par plus de 700 000 fans, Femme Actuelle est parti à la rencontre de cet humoriste au talent certain et à la discrétion assumée...
"Je viens d'un monde de silence, celui du cheval. Avec les chevaux, on communique par les gestes, on parle peu. L'équitation a fait de moi quelqu'un de réservé et de très observateur", explique ce passionné de sport équestre, qu'il n'est pas rare de croiser au détour d'un concours épique. Contrairement aux soirées mondaines... "Je n'ai rien d'un ascète ! Mon rythme de vie soutenu m'interdit de faire des écarts. Le manque de sommeil a des effets catastrophiques sur ma voix. (...) Je n'ai donc pas le choix", confie celui qui a demandé l'approbation de ses enfants pour se lancer dans l'aventure Après le 20h, c'est Canteloup.
Nicolas Canteloup confie également être un grand fan d'une chanteuse qu'il a eu la chance de côtoyer durant le grand rassemblement des Enfoirés : "Zazie m'étonne par la qualité de ses compositions, ses textes, son intelligence. Je la trouve brillante." Et du talent, l'humoriste en a à revendre... Que ce soit sa chronique matinale sur Europe 1 ou sa pastille humoristique sur TF1, Nicolas Canteloup rassemble les foules, même s'il reconnaît un certain décalage entre les deux médias. "Je ressens le léger décalage dont vous parlez. A la radio, j'ai des complices autour de moi qui se marrent. A la télévision, je suis seul avec Nikos. On a plus de mal à créer cet esprit de bande que j'aime tant. Les audiences excellentes prouvent que l'on fait quand même du bon boulot." Les chiffres sont en effet là pour le prouver, avec un nouveau record d'audience enregistré vendredi 16 mars, le duo qu'il forme avec Nikos réalisant un pic d'audience avec 9,7 millions de personnes, soit 35,9% de part de marché !
Mais point de revanche ni de triomphalisme pour Nicolas Canteloup, surtout à l'égard de Patrick Sébastien, qui avait eu des mots très durs envers lui. "Ce qu'il fait sur TF1 est à chier... C'est l'imitateur du Cac 40, qui a perdu son âme et engrange un maximum, en fonctionnaire plus qu'en artiste. Et il est ingrat avec Michel Drucker et moi, qui l'avons beaucoup aidé. C'est un bon gars mais là, il a pété les plombs !", avait-il notamment reproché à l'humoriste dans les colonnes de Télé Loisirs, ne lui pardonnant pas l'attitude qu'il avait eu à son encontre lorsqu'il avait été victime d'un cancer de la peau.
Aujourd'hui, Nicolas Canteloup ne semble pas avoir de rancoeur envers l'animateur de France 2 : "J'ai préféré me taire en me disant que le temps calmerait les esprits. Il y a deux mois de cela, j'ai eu le plaisir de recevoir un message de Patrick Sébastien dans lequel il exprimait ses regrets. Je ne lui en veux pas. (...) Chacun a droit à ses moments de faiblesse. Patrick a eu une réaction épidermique comme il arrive d'en avoir parfois."
En bon imitateur, la campagne présidentielle est un sujet inépuisable d'inspiration pour l'humoriste. Mais l'homme a également sa propre opinion concernant les principaux protagonistes des prochaines élections... François Hollande est ainsi devenu la personnalité la plus populaire dans ses spectacles, devant Nicolas Sarkozy, "peut-être un signe". Ceci dit, il reconnaît que le candidat PS, "à trop vouloir éviter les conflits, finit par ne plus prendre de décision du tout". Comme dans ses chroniques, il ne se montre pas tendre avec le président sortant, usant d'une métaphore bien sentie : "Il me semble que Sarkozy est un magicien dont on a décrypté les tours, les ficelles."
Quant à François Bayrou, le candidat centriste a assurément les préférences de l'imitateur : "Je le sens sincère. Il est convaincu, habité. Maintenant, je pense qu'il n'a pas l'appareil pour passer le second tour."