Playboy a entamé sa mue. Fini les jeunes femmes brûlantes et nues dans ses pages de papier glacé. En octobre, la direction du magazine coquin créé en 1953 par Hugh Hefner annonçait dans le New York Times vouloir rajeunir le magazine et cesser de vendre du sexe : "Tout le monde est aujourd'hui à un clic de n'importe quel acte sexuel imaginable, gratuitement. Tout cela est donc dépassé", faisait savoir Scott Flanders, PDG de l'entreprise. Cette semaine, on découvre la couverture de ce Playboy nouvelle génération.
C'est le mannequin Sarah McDaniel, 20 ans, star des réseaux sociaux, qui a été choisie pour incarner ce renouveau. Mais si la jeune beauté aux yeux vairons (comme Bowie) ne pose pas nue, force est de constater qu'elle ne porte qu'une petite culotte et une brassière très échancrée. Elle incarne ce virage arty, plus sensuel que sexuel. Et pour inscrire davantage le magazine dans le XXIe siècle, la couverture reprend les codes de l'application d'échange de vidéos éphémères Snapchat.
Dans cette nouvelle formule, si Miss Mars apparaît nue, elle ne dévoile ni sa poitrine ni son sexe : il s'agit de Dree Hemingway, dont la maman, Mariel Hemingway est apparue dans Playboy en 1982. On retrouvera également un essai signé de l'écrivain Bret Easton Ellis ainsi qu'un article signé James Franco.
Reste à savoir si cette nouvelle formule boostera les ventes : il s'écoulait 5,6 millions de Playboy par mois en 1975 contre seulement 800 000 aujourd'hui.
Le numéro de janvier/février fut le tout dernier dans lequel figurait des femmes nues et offertes. En couverture, Pamela Anderson. À 48 ans, la pin-up qui mettait récemment le feu à l'Assemblée nationale, s'offrait ainsi sa 14e couverture de Playboy en vingt-six ans. Dans les pages intérieures, le mannequin géorgien Kristy Garett, 26 ans, était Miss Février. De fait, elle est très officiellement la toute dernière playmate du magazine à poser nue. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle était ravie de tomber la chemise : "Je suis tellement fière de faire Playboy. C'est historique. C'est tellement important. C'est iconique. Être la dernière playmate à me dénuder me fait pleurer de joie intérieurement."