Sans corps ni scène de crime, la disparition de Delphine Jubillar tarde à être élucidée, dix-sept mois après cette nuit fatidique à Cagnac-les-Mines. Au mois de décembre 2020, la maman de Louis et Elyah, en procédure de divorce de Cédric Jubillar actuellement en détention provisoire pour homicide par conjoint, s'évapore et ses proches sont épuisés par l'attente d'indices pour retrouver sa trace. Dans ce contexte, les rares éléments matériels ont un poids immense, comme la couette du couple et la voiture d'un ami de la famille dans laquelle se trouveraient des traces de sang.
Après 14 mois d'attente, La Dépêche avait révélé les résultats de l'analyse de la couette retrouvée au domicile de Cédric et Delphine Jubillar, sur laquelle l'infirmière dormait avant sa disparition. Au départ, ce drap épais avait attiré l'attention car décrit dans la machine à laver lorsque les gendarmes sont arrivés chez Cédric Jubillar après qu'il les informe de la disparition de sa femme.
Or, au mois de janvier 2022, la description de la maison lors de la venue des forces de l'ordre a été précisée et la couette ne se trouvait pas dans la machine mais sur le canapé du salon. La couette a toutefois été lessivée un peu plus tard, car, ainsi que l'avait formulé Cédric Jubillar, les chiens "avaient uriné dessus". Les toutes dernières expertises réalisées sur cette couverture et sur la housse de couette à rayures, à la demande des juges d'instruction, n'ont finalement aucune trace d'hémoglobine d'origine humaine.
Qu'en est-il alors du sang dans le véhicule d'un proche de Cédric Jubillar ? En février dernier, sept traces avaient été retrouvées dans cette voiture : sur les sièges avant et dans le coffre arrière d'une peugeot 306 blanche. Selon les analyses, ces présumées tâches de sang n'ont rien à voir avec de l'hémoglobine comme l'indiquait La Dépêche, après le passage du bluestar et d'autres compléments pour détecter les éléments sanguins. Selon l'analyse des prélèvements réalisés par les gendarmes, il s'agissait plutôt de fluides biologiques, notamment de la sueur.
D'autres expertises ne sont toutefois pas en la faveur du mari de l'infirmière de nuit du Tarn : les lunettes qu'elle portait pour regarder la télévision avec son fils le soir de sa disparition ont bien été brisées par une force extérieure. Le jeune enfant avait par ailleurs certifié avoir entendu ces parents se disputer ce soir-là. Enfin l'expertiste psychiatrique du peintre-plaquiste de 34 ans le présente comme un homme vivant très mal l'échec de son mariage. Pour les avocats de l'accusation, il est parfaitement capable d'avoir commis l'irréparable.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.