À peine sortie de l'hôpital et déjà en une des journaux. Récemment hospitalisée à cause d'un mystérieux virus, Marion Bartoli n'a pas perdu de temps pour s'adresser aux médias. Après quelques jours au Palace Merano et un séjour à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, reconnu pour son unité de nutrition clinique qui s'occupe de personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire, l'ex-tenniswoman s'est expliquée sur les soins qu'elle a reçus. Il faut dire que sa fulgurante perte de poids et la surmédiatisation de l'étrange mal qui la ronge ont suscité beaucoup d'interrogations.
À 31 ans, celle qui a remporté Wimbledon il y a trois ans ne pèse plus que 43 petits kilos, comme elle l'a confié à nos confrères de Paris Match. Pour autant, elle se défend d'être anorexique. "J'adore la vie", assure celle qui ne mangeait plus que du concombre sans la peau avant d'être internée. La faute à un agenda trop rempli ! "J'ai trop travaillé. En une semaine, j'ai fait trois voyages : Paris, Delhi, New York et Melbourne. Il y avait de quoi tuer n'importe qui. Moi, j'ai attrapé un virus qui m'a dévorée", se défend-elle.
Sans cette révélation, je serais morte
Un virus dont on ignore toujours le nom mais dont s'est alarmé un médecin de Wimbledon après des analyses de sang. N'ayant plus que la peau sur les os, la sportive espérait tout de même pouvoir participer au tournoi dans la catégorie senior avant que les organisateurs de l'événement ne lui signifient leur interdiction étant donné sa très grande faiblesse physique. Bilan des analyses ? Marion Bartoli souffre d'anémie, "taux de globules rouges et blancs très bas, carence en fer, en vitamine, en tout". Des carences typiques que l'on retrouve chez toutes les anorexiques. "J'en ai voulu à ce praticien d'avoir communiqué mes résultats mais, d'une certaine manière, il m'a sauvé la vie. Sans cette révélation, je serais morte", a-t-elle regretté. Elle peut aussi dire merci à Richard Branson, le milliardaire ému par son cas qui lui trouve une place au Palace Merano. "Un établissement d'exception", s'enthousiasme-t-elle. On veut bien la croire étant donné le prix du séjour : entre 3500 et 5000 euros la semaine.
Ma mission : m'alimenter et me réhydrater
Son objectif ? "Apprendre à me nourrir. Ma mission : m'alimenter et me réhydrater. On me gave de vitamines. Quatre repas par jour, toujours à la même heure", explique-t-elle. Pourtant dans une vidéo de son interview, diffusée sur le site, elle assure au contraire avoir toujours su s'alimenter, en fonction de ce que sa carrière lui imposait depuis sa carrière au tennis au parcours dont elle rêve, dans le monde de la mode. "J'adore les pancakes, sans gluten, le yaourt glacé, sans lactose et la pastèque. Pour ma peau, j'étais très affectée par mes déséquilibres et parce que j'ai pris beaucoup de diurétiques", a-t-elle ajouté. Des médicaments qui visent à éliminer l'eau de l'organisme plus rapidement qu'à l'accoutumée.
"Cette première étape a fait remonter mes anticorps. Ils vont permettre d'identifier le virus qui me ronge", positive-t-elle avant d'ajouter, sans fausse modestie : "Bien sûr. Les praticiens m'ont dit que j'avais un mental et une force exceptionnels. C'est ma nature profonde. Pas de quoi en tirer une once de fierté." Bien sûr.
Heureusement, durant son séjour au cours duquel elle affirme avoir "vécu l'enfer", entre sondes gastriques et gavages alimentaires, Marion Bartoli s'est fait une copine, qui partage le même virus et la même passion qu'elle : "Cuisiner sans matière grasse." Elles se retrouveront dès sa sortie de l'hôpital, quand son amie aura repris les 8 kilos nécessaires à sa survie, elle qui n'en pèse plus que 30.
Coline Chavaroche
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Marion Bartoli, dans le magazine Paris Match, en kiosques ce jeudi 4 août 2016.