Myriam Feune de Colombi est décédée le 20 avril 2021, à l'âge de 81 ans. La célèbre directrice du Théâtre Montparnasse s'éteint dans une période de deuil culturel, forcément, après trente-sept année de règne sur la scène parisienne. Cette passionnée de théâtre a profité de sa passion pour le théâtre et le jeu jusqu'au bout.
Comme le relate Le Figaro au lendemain de sa disparition, Myriam Feune de Colombi s'apprêtait à participer au Festival d'Avignon et à apparaître dans Adieu Paris, le prochain film d'Édouard Baer. Avant d'être directrice, cette Normande était une comédienne de talent étant passée par la Comédie-Française et un bon nombre de pièces marquantes comme L'Avare, L'École des maris, L'Île aux esclaves ou encore Le Bourgeois Gentilhomme.
Pendant les 37 années où elle dirigeait le Théâtre Montparnasse, Myriam Feune de Colombi s'est efforcée de défendre son art. Cette femme svelte et coiffée à la Marilyn Monroe a su imposer son style et avoir du flair, comme quand elle fait l'acquisition avec son mari, Jean-Louis Vilgrain, du Théâtre Montparnasse et a l'idée de réhabiliter le Petit-Montparnasse.
Il reste aujourd'hui le merveilleux souvenir d'une intelligence et d'une culture rare saluée par de nombreux confrères et amis. "Myriam était une vraie directrice et animatrice de théâtre. Elle savait ce qu'était un théâtre. Elle prenait ses rêves pour des réalités. Elle montait les pièces sans calcul, pas pour faire des coups, mais pour voir naître ce qu'elle avait imaginé. C'est une nature qu'on ne voit plus. Elle se souciait de voir comment monter telle ou telle pièce et avec qui, elle se bagarrait pour tout. Elle avait une présence, était drôle et gaie", a développé Pierre Arditi au Figaro.
Pour Jean-Marie Besset, ancien directeur de théâtre, sa méthode "doit inspirer de jeunes auteurs". "Pour moi, c'est le dernier directeur de théâtre. Elle lisait les pièces, vous recevait pour en parler, elle pratiquait le métier comme il se pratiquait depuis toujours", ajoute-t-il. Le dramaturge Antoine Rault se souvient de Myriam Feune de Colombi comme une non-conventionnelle "fantaisiste" avec un côté très maternel : "On ne pouvait pas imaginer qu'elle arrête, elle était toujours en recherche. Elle vivait par et pour le théâtre".