Nicolas Sarkozy: Il avait joué la carte des artistes... là, c'est la débandade !
Publié le 14 avril 2011 à 20:53
Par Nicolas N.
Gilbert Montagné est allé jusqu'à prendre des responasabilités au sein de l'UMP jusqu'à se rendre compte qu'il faisait aussi bien sans. (Ici à Paris, le 29 avril 2007) Gilbert Montagné est allé jusqu'à prendre des responasabilités au sein de l'UMP jusqu'à se rendre compte qu'il faisait aussi bien sans. (Ici à Paris, le 29 avril 2007)© Abaca
Aux lecteurs du Parisien, Johnny Hallyday assure "ne pas savoir pour qui" il va voter et qu'il le fera pour "quelqu'un de bien pour la France", et "pas par amitié". (Ici à Marseille, le 2 septembre 2006)
Doc Gyneco ne regrette rien et pourrait même se lancer auprès du président. (Ici à Marseille, 2 septembre 2006)
Faudel est déçu : "Tu compares les discours et les actes. Et là, j'ai eu l'impression que l'on m'avait pris pour un bon client, symbole de réussite, issu de l'immigration et venant d'un quartier populaire. J'étais l'arabe de service." (Ici à Paris, le 30 avril 2004)
Enrico Macias reste fidèle. Dans Le Parisien le 7 mars : "Nicolas Sarkozy est un grand président. Je l'aime et je suis content d'être son ami." (Ici à Paris, place de la Concorde le soir de la victoire le 7 mai 2007)
Nicolas Sarkozy remet à Mireille Mathieu les insignes d'officier de la Légion d'honneur, à Paris, le 26 janvier 2011.
L'animatrice star Oprah Winfrey soutiendra plus discrètement Barack Obama lors des prochaines élections pour préserver l'audience de ses émissions. (Ici à Manchester dans le New Hampshire, le 9 décembre 2007)
Patrick burel, dans Le Parisien, en février 2011 : "En 2007, Ségolène Royal ne me semblait pas à la hauteur. J'étais convaincu que Sarkozy pouvait faire les choses qu'il avait annoncées (...) Pour 2012, je pense que Dominique Strauss-Kahn est celui qui peut rassembler la gauche. Si ce n'est pas lui, peut-être François Hollande" (Ici à Paris le 29 mars 2011)
Carla Bruni dissipe les doutes sur ses opinions politiques, dans Le Parisien, le 31 janiver 2011 : "J'ai fait partie d'un communauté d'artistes. On était bobo, on était de gauche, mais, à ce moment-là, je votais en Italie. Je n'ai jamais voté pour la gauche en France, et je vais vous dire, ce n'est maintenant que je vais m'y mettre. Je ne me sens plus vraiment de gauche." (Ici au palais de l'Elysée, à Paris, le 2 mars 2011)
Michel Sardou dans Le Parisien en mai 2010 : "J'y ai cru, mais je n'y crois plus. Quand on vous promet quatorze réformes et que l'on n'en fait pas une... Je suis déçu. Mais je ne veux pas parler de politique. Ne m'emmerdez pas avec ça ! Je ne suis pas un proche de Sarkozy." (ici à Paris, le 12 septembre 2007)
Miss Dominique chante au meeting de l'entre-deux-tours de Nicolas Sarkozy, à Paris, el 29 avril 2007.
Jean-Marie Bigard a pris ses distances avec Nicolas Sarkozy. Dans VSD, en décembre 2010 il explique : "On n'en veut pas à Johnny d'être le copain de Sarkozy, mais quand un humoriste s'affiche comme je l'ai fait, on le lui reproche. Ça m'a coûté cher, et ça a même troublé mon image." (Ici à Pairs, le 14 septembre 2009)
Nicolas Sarkozy fête sa victoire entouré de toutes ses amis politiques, people, et sa famille, sur la place de la Concorde, le 6 mai 2007.
Nicolas Sarkozy fête sa victoire entouré de toutes ses amis politiques, people, et sa famille, sur la place de la Concorde, le 6 mai 2007.
Nicolas Sarkozy fête sa victoire entouré de toutes ses amis politiques, people, et sa famille, sur la place de la Concorde, le 6 mai 2007.
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Dans un an se tiendront les élections présidentielles. Alors que la gauche vient de boucler son programme et bouillonne à l'approche de ses primaires, à droite, le chef de l'État voit la presse politique envisager de plus en plus lourdement sa défaite et l'importance de ses soutiens people fondre comme neige au soleil du Cap Nègre.

C'est le constat qu'a fait la semaine dernière Vanessa Schneider dans un excellent article dans Marianne. La journaliste remarque que ces derniers mois, quelques personnalités phares de l'entourage du président comme Johnny Hallyday, Patrick Bruel et Michel Sardou se sont désolidarisés du président, ou du moins, ont exprimé de grandes réserves.

Patrick Bruel : À l'affiche de la pièce Le Prénom, multi-nominée aux prochains Molières, l'acteur et chanteur rencontre les lecteurs du Parisien en février. Lorsque la question politique arrive dans la discussion, celui qui reconnaît avoir voté Sarkozy en 2007 n'y va pas avec le dos de la cuillère : "En 2007, Ségolène Royal ne me semblait pas à la hauteur. J'étais convaincu que Sarkozy pouvait faire les choses qu'il avait annoncées. Je ne peux pas douter de sa bonne volonté, mais il y a eu cette crise qui est venue tout fracasser (...) Pour 2012, je pense que Dominique Strauss-Kahn est celui qui peut rassembler la gauche. Si ce n'est pas lui, peut-être François Hollande." Selon Marianne, le chef de l'Etat serait aux cent coups depuis cette interview.

Michel Sardou : Réputé pour être un chanteur de droite, Sardou a bien fait comprendre qu'il n'était pas pour autant sarkozyste. En mai 2010, Le Parisien l'interrogeait sur son nouvel album, plus tendre, moins politique. Le chanteur se fait très clair quant à la déception que lui inspire le président : "J'y ai cru, mais je n'y crois plus. Quand on vous promet quatorze réformes et que l'on n'en fait pas une... Je suis déçu. Mais je ne veux pas parler de politique. Ne m'emmerdez pas avec ça ! Je ne suis pas un proche de Sarkozy."

Johnny Hallyday : Le Taulier et son épouse Laeticia avaient l'honneur d'être invités à la petite sauterie de la victoire au Fouquet's le soir du 7 mai 2007, et Johnny l'avait même accompagné à Marseille en septembre 2006, quand Sarko était en campagne. Trois ans plus tard, l'ambiance s'est refroidie entre Johnny et le président. Alors que le couple présidentiel avait dîné à Marnes-La-Coquette chez les Hallyday, que le couple était invité à l'anniversaire du président chez Carla en 2008 (anniversaire auquel Sardou - pas proche, Michel ? - était également présent !), lorsque le Taulier rencontre les lecteurs du Parisien en mars 2011, Johnny assure "ne pas savoir pour qui" il va voter et qu'il le fera pour quelqu'un de bien pour la France, et "pas par amitié". Rude ! Une réponse à voir en vidéo, en cliquant ici. Il se dit qu'un froid se serait installé entre les deux couples pendant le Tour 66. Nicolas et Carla ne sont pas venus voir Johnny sur scène...

Faudel : Le petit prince du raï a lui vécu une véritable descente aux enfers à cause de son engagement auprès du président. Il a aujourd'hui le sentiment d'avoir été "l'arabe de service". Dans Le Parisien en janvier 2010 : "Tu compares les discours et les actes. Et là, j'ai eu l'impression que l'on m'avait pris pour un bon client, symbole de réussite, issu de l'immigration et venant d'un quartier populaire." Quant au débat sur l'identité nationale, Faudel le trouve tout bonnement "inadmissible".

Jean-Marie Bigard : Idem pour l'humoriste qui dit s'être fait "happer" par Nicolas Sarkozy. En décembre dernier, dans VSD, Bigard raconte : "J'ai demandé un service [à Sarkozy, ndr] : aider des petites gens à obtenir leurs papiers pour travailler, service qu'il m'a rendu immédiatement. J'étais redevable. On n'en veut pas à Johnny d'être le copain de Sarkozy, mais quand un humoriste s'affiche comme je l'ai fait, on le lui reproche. Ça m'a coûté cher, et ça a même troublé mon image." Bigard avait accompagné Sarkozy lors d'une visite au Vatican en décembre 2007, et avait été brocardé pour cela par la presse.

Gilbert Montagné : Il est celui qui s'est le plus engagé, prenant même un poste de secrétaire national chargé du handicap à l'UMP. En février 2011, le chanteur annonce avoir démissionné, et pour cause : "J'ai découvert que je faisais aussi bien pour les handicapés depuis le début de ma carrière et que je n'avais pas besoin de titre pour cela." Marianne évoque ces mauvaises langues qui disent que son engagement pour Sarkozy lui coûtait des ventes d'albums.

Les fidèles : Heureusement pour le président, il pourra toujours compter sur la voix de quelques artistes qui lui sont fidèles : Mireille Mathieu semble toujours aussi proche de lui, Doc Gyneco ne regrette même pas de devoir pointer au Pôle emploi et sous-entend qu'il pourrait se lancer auprès du président, quant à Enrico Macias, il assume tout. Le 7 mars dernier dans Le Parisien, le chanteur déclarait que "Nicolas Sarkozy est un grand président", qu'il "aime" et qu'il est "content d'être son ami". Ce qui ne l'empêche pas de regretter le "débat sur l'identité nationale" et l"histoire des Roms".

Enfin, et ce n'est pas à négliger, Carla Bruni-Sarkozy est sortie de sa réserve, quant à ses convictions politiques. Artiste que l'on classait plutôt à gauche, l'épouse du président a évacué, une bonne fois pour toute, cette zone de flou : "J'ai fait partie d'une communauté d'artistes. On était bobo, on était de gauche, mais, à ce moment-là, je votais en Italie. Je n'ai jamais voté pour la gauche en France, et je vais vous dire, ce n'est pas maintenant que je vais m'y mettre. Je ne me sens plus vraiment de gauche."

Aux États-Unis, Oprah Winfrey a appris aux dépens de ses chiffres d'audience que l'engagement politique peut coûter cher. Si sa situation est bien moins grave que celle des Faudel, Miss Dominique (beaucoup critiquée elle aussi) ou Doc Gynéco, dont la carrière a pris un gros coup de frein après leur engagement pour Sarkozy, Oprah a décidé de ne soutenir Barack Obama que très discrètement lors des élections américaines de 2012.

Impopulaire dans les sondages, décrié pour ses décisions comme l'identité nationale ou les Roms tout particulièrement, certains artistes préfèrent rester discrets quant à leur engagement pour Nicolas Sarkozy. S'il est réélu, qui viendra chanter sa victoire place de la Concorde ?

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