Dans le nouveau numéro de Paris Match, Karl Lagerfeld s'exprime à l'occasion du prestigieux calendrier Pirelli dont il signe les photos. Succédant au sulfureux Terry Richardson, l'imposant et drolatique Kaiser de la maison Chanel a imaginé redonner vie aux figures mythologiques.
Dans cette interview sans concession où il évoque les corps, la minceur, et sa vision de la beauté, Karl Lagerfeld témoigne de son amour pour les photographes Guy Bourdin et Helmut Newton, car dans les magazines "personne n'a fait mieux" que ces deux artistes aujourd'hui disparus. Chez les contemporains, il avoue préférer Nick Knight, exigeant photographe derrière la pochette de l'album Homogenic, où Björk apparaît en geisha cosmique. C'est également lui qui signait en septembre le superbe shooting avec Lady Gaga pour le Vanity Fair anglais.
Puis au détour d'une question, Karl Lagerfeld lance un missile en direction d'un photographe dont parlent beaucoup les pages justice et politique, François-Marie Banier : "[En photographie, ndr] il faut savoir de quoi on parle. Je ne suis pas François-Marie Banier. Je ne peux pas aller me balader dans la rue pour photographier des pauvres, c'est une honte. Dans ce cas-là, il faut au moins leur donner un billet de 100 euros."
Rappelons que François-Marie Banier est au coeur de l'affaire Liliane Bettencourt. La milliardaire lui a fait don d'un milliard d'euros en diverses donations et doit faire face à une troisième demande de mise sous tutelle émanant de sa fille Françoise Bettencourt-Meyers, requête jugée recevable par la juge des tutelles de Courbevoie.
Pour illustrer les propos de Karl Lagerfeld, nous ne résistons pas à l'envie de vous parler de cette séquence, surréaliste, de François-Marie Banier en plein coeur des manifestations contre la réforme des retraites, en septembre dernier. Armé de son appareil photo, Banier déclarait au micro de I>télé : "Rien n'est plus beau qu'un rassemblement populaire... avec des gens qui se battent et qui ne sont pas dans les salons et qui disent la vérité. Je trouve ça très beau". (À voir ci-dessus)
A.D.
L'intégralité de cette interview est à découvrir dans Paris Match, en kiosque le 2 décembre 2010.