Qui l'eût cru ? Les derniers mois de Stéphane Guillon au sein de France Inter viennent de lui valoir une pleine page dans les colonnes du très respecté Wall Street Journal. Le journal new-yorkais dépeint par le menu toutes les polémiques que cette "langue acérée" de Stéphane Guillon a provoquées par ses chroniques matinales.
Pour nos amis américains, tout a commencé en février 2009 lorsque Dominique Strauss-Khan, invité sur France Inter, a été annoncé par un bien désagréable billet, l'humoriste évoquant les mesures spéciales prises au sein de la radio suite au scandale dans lequel le président du FMI s'était trouvé.
Le journaliste évoque également le rêve décrit par Guillon, dans lequel il imaginait Nicolas Sarkozy et son gouvernement périr dans un accident d'avion. Une chronique inspirée par le crash, réel, du président polonais, Lech Kaczynski, en avril dernier. Le Wall Street Journal raconte ensuite le fameux épisode Eric Besson, quand Guillon moquait le physique du ministre. Et, bien sûr ses attaques répétées envers sa direction.
Le tout, énoncé sans plus de commentaires. Puis le journaliste explique comment Stéphane Guillon s'inscrit dans une tradition franco-française, avec moult exemples qui ne devraient pas manquer de faire sourire l'intéressé.
Cela commence par L'Angély, fou du roi Louis XIII. Ses bouffonneries inspiraient tant de crainte que les courtisans achetaient son silence et firent sa fortune, mais il fut finalement chassé du palais. Le Wall Street Journal cite également Voltaire, qui connut plusieurs fois l'exil pour ses attaques envers l'élite et notamment un poème insinuant que le prince régent couchait avec sa propre fille. Un dernier exemple : celui du caricaturiste Daumier qui fut emprisonné en 1831 pour avoir représenté le roi Louis-Philippe 1er en train de s'empiffrer de... paysans !
Les comparaisons sont plutôt flatteuses.
Reste que ce n'est pas la première fois que l'humour de Guillon traverse l'Atlantique. Déjà en mai 2009, il expliquait au New York Times comme il était facile de se moquer de Nicolas Sarkozy : "Nous les comédiens, nous avons de la chance d'avoir quelqu'un d'aussi haut en couleur et facile à caricaturer, c'est un peu comme les comiques américains avec George W. Bush."
Pendant ce temps à France Inter, la case humour de la matinale peine à démarrer. Didier Porte et Stéphane Guillon sont pour l'instant remplacés par Raphaël Mezrahi et Gérald Dahan.
A.D.