Bernadette Chirac a tout fait pour accompagner son mari dans sa quête de pouvoir. Quand Jacques Chirac est nommé Premier ministre en 1986, elle doit se faire à son emploi du temps chargé. Souvent absent, il n'accordait que peu de son temps à ses filles, Laurence et Claude, encore moins à sa femme, et ses infidélités commencent à peser sur leur couple. "Bernadette Chirac a bien compris qu'une autre femme est entrée dans la vie de son mari. Le chagrin a laissé sur son visage un masque de douleur, des signes évidents de grande fatigue. L'humiliation a nourri un ressentiment intense", explique le journaliste Erwan L'Élouet dans son livre, Bernadette Chirac, les secrets d'une conquête (Fayard).
Mais pas question de divorcer. Bernadette Chirac, issue de l'aristocratie (elle est née Chodron de Courcel), a reçu une éducation stricte. Malgré l'humiliation de ces adultères, elle reste le premier soutien de Jacques Chirac, même si cela entraîne de nombreuses disputes. "Au-delà de sa douleur personnelle, elle souffre également pour ses filles et repense à cette phrase en forme d'injonction prononcée par sa belle-mère le jour de son mariage : 'Et surtout pas de divorce dans la famille !'", poursuit l'écrivain, dans des propos rapportés par Gala.
Une peine surtout ressentie par les deux filles de Bernadette et Jacques Chirac, Claude et Laurence. "J'ai des souvenirs d'enfance avec ma soeur à Matignon où nous étions tristes d'entendre des disputes, des pleurs, des éclats de voix, confie la cadette de la famille. C'est un classique malheureusement, n'importe quel enfant peut être témoin de ces tensions dans un couple." Pour elle aussi, l'idée d'un divorce était exclu : "On sentait bien qu'il y avait une difficulté mais alors, évidemment, sans être capables du tout de l'identifier. On n'a jamais vécu, à aucun moment, l'idée que nos parents pourraient se séparer." Claude Chirac était bien consciente que Bernadette n'avait "pas toujours été heureuse", et qu'elle "en [avait] bavé" durant ces années à Matignon. "Dans ces cas-là, une femme doit établir la hiérarchie de ce qui est le plus important", et pour sa mère, c'était l'ascension de Jacques Chirac.