Alors qu'une tempête médiatique s'abat sur Gérard Depardieu depuis son exil fiscal et son voyage en Russie, son état en inquiète certains. Après les émouvantes confidences d'Elisabeth Depardieu, qui a déclaré que son ex-époux vivait "très, très mal" la polémique, c'est au tour de l'acteur Denis Podalydès de faire part de ses craintes. Selon le comédien récemment aperçu dans Adieu Berthe, le monstre sacré du cinéma français "a basculé complètement dans le monde de la fiction". Denis Podalydès a ainsi exprimé auprès de l'AFP son "inquiétude" au sujet de la star, à qui il voue une "immense admiration", parce qu'il n'a "pas envie qu'il meure" : "C'est la chose que je crains avec tout ça, qu'on le tue", s'émeut le comédien.
Denis Podalydès a justifié ses craintes par sa relation quasi paternelle avec Gérard Depardieu. Il a ainsi confié l'aimer "comme si c'était un fils, un fils qui fait toutes les erreurs du monde, et je les lui pardonne à l'instant où il les fait, toutes", juge-t-il avec franchise. Le comédien a ensuite imaginé un dialogue avec la star : "D'abord, je voudrais qu'il s'assoie, qu'il boive un coup, même s'il en a déjà beaucoup bu, et qu'on passe un moment calme, je lui dirais : 'Je vais vraiment pas t'emmerder avec ça, je sais tout'. (...) Je lui pardonne tout dans la seconde", assure l'acteur et metteur en scène.
Admiratif de Gérard Depardieu, Denis Podalydès ne tarit pas d'éloges à son sujet : "Il n'est pas un élément dans le paysage cinématographique, c'est le paysage lui-même, comme Victor Hugo a été le visage de la littérature française ou Proust. (...) Ce n'est même pas le plus grand, c'est celui par rapport auquel, tous, on s'est déterminés." L'acteur a par ailleurs raconté leur unique expérience de tournage commune : "J'ai tourné trois heures avec Depardieu, je l'ai aimé absolument, c'était dans Les Misérables de Josée Dayan [pour la télévision, NDLR]. Je l'avais fait pour le rencontrer." "Naturellement, citoyennement parlant, chacune des condamnations [de l'attitude de Depardieu] se comprend, mais moi, je lui pardonne tout dans la seconde", conclut le comédien.
Dès le début de "l'affaire Depardieu" et la tribune publiée par Philippe Torreton à son encontre, de nombreux proches ou amis de la star sont montés au créneau pour le défendre, dont Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Fabrice Luchini ou encore Patrick Bruel. Lundi 7 janvier, c'est son ex-femme Elisabeth Depardieu qui l'a défendu sur RTL : "Ce que je ne supporte pas, c'est quand on dit qu'il a profité du cinéma français, (...) il a fait des films pour rien, pour des caisses de vin. Gérard, c'est quelqu'un qui a toujours travaillé, qui n'a jamais pris un jour de vacances de sa vie", avait-elle assuré.
Mardi 8 janvier, Gérard Depardieu était convoqué à Paris, au palais de justice, pour avoir conduit en état d'ivresse fin novembre. L'acteur ne s'y est cependant pas rendu, car il "est dans les Balkans" en vue de son prochain film, selon son avocat. L'affaire sera renvoyée devant le tribunal correctionnel, "d'ici à quelques mois". En fait, l'acteur se trouve au Monténégro pour un rendez-vous avec des financiers concernant son prochain film réalisé par Abel Ferrara sur "l'affaire DSK" avec Isabelle Adjani dans le rôle d'Anne Sinclair.