Depuis plusieurs mois, Gérard Depardieu semble s'être fait plus d'ennemis que d'amis... Après avoir provoqué une véritable affaire d'Etat en décidant de quitter la France pour raisons fiscales, le monstre sacré du cinéma français s'est attiré les foudres d'une association écologiste de Trouville-sur-mer dans le Calvados. Celle-ci dénonce en effet la construction de sa villa sur une colline de la ville, qui défigurerait le paysage et accroîtrait les risques d'inondation.
En forme d'énième contre-pied, Gérard Depardieu a choisi le site du journal local Lepaysdauge.fr pour répondre à la polémique, au moment où le tribunal administratif de Caen vient de lui confirmer son permis de construire. L'acteur est ainsi revenu, avant tout, sur son attachement à la ville de Trouville. "J'ai mes habitudes et j'ai noué des amitiés : Marguerite Duras, Jean-Luc Godard (...) Et depuis, Guillaume, Julie... tous mes amis sont ici. Même si je suis divorcé et que j'ai laissé Trouville à Elisabeth (son ex-épouse, NDLR), nous sommes en bons termes", explique le comédien, actuellement à l'affiche du film Turf.
En Belgique et en Russie chez "son ami" Vladimir Poutine pendant que "la presse se déchaînait", Gérard Depardieu a ensuite défendu sa villa de 250 mètres carrés. "Il y avait une maison sur le terrain où je construis. Sans quoi jamais le permis de construire ne m'aurait été délivré, se justifie-t-il. Le maire de Tourgéville m'a avoué qu'il trouvait honteux ce que l'on me fait", assure celui qui dément tout "traitement de faveur."
Après avoir confié son désir d'avoir une "belle maison en bois" en Russie, sa nouvelle terre d'accueil, Gérard Depardieu a donné quelques détails sur sa villa de Trouville. "Je fais construire une maison écologique qui va être fondue dans le paysage (...) Je fais aussi une petite rivière qui ira se jeter d'une part dans la mare, une sorte de petit étang, une pièce d'eau que je vais aménager avec des roseaux, des choses un peu à la Monet et de l'autre côté il y aura un caniveau (...) c'est organisé." Une sensibilité écologique que l'on avait déjà ressentie chez l'acteur. Dans une lettre enflammée pour la Russie et la Mordovie, il déclarait notamment vouloir s'"asseoir sur les bords d'un lac avec une canne à pêche, prendre du poisson" et se "promener dans les forêts de bouleaux."
"Heureux" de la décision du tribunal administratif de Caen, Gérard Depardieu est revenu sur l'affaire d'Etat provoquée par son départ de la France, en égratignant une nouvelle fois le système fiscal français. "Je paie trop d'impôts, ce ne sont pas les 75% qui me gênent, j'en paie 97%. Alors cet État-là je n'en veux plus. Je suis parti et j'ai donné une explication. Je vends tout ce que j'ai à Paris et je m'en vais en Belgique et en Russie où je travaille très bien", assure l'acteur. Visiblement épanoui dans sa nouvelle vie, Gérard Depardieu ne semble pas près de revenir s'installer définitivement en France. L'acteur reviendra tout de même "régulièrement" dans sa villa de Trouville, son dernier pied-à-terre français, "pour voir Elisabeth et tout faire des beaux dimanches".