Casse-tête crucial au moment de boucler les bagages du départ en vacances : quels CDs vont tourner dans le lecteur, sur l'autoroute du soleil ? Au vu des résultats d'exploitation du premier semestre 2010, dans l'industrie du disque, on risque de trouver quelques similitudes dans les boîtes à gants ; a contrario, certains artistes sont restés sur le bord de la route... Découvrez le panorama des tops et des flops de la première moitié de 2010, dressé aujourd'hui en exclusivité par Le Parisien d'après la comptabilisation des ventes physiques de CDs par l'institut GFK (attention : les ventes digitales ne sont donc absolument pas comptabilisées dans le classement qui suit).
Première tendance remarquable : les ténors de 2009 sont aussi ceux de 2010 ! A l'énergie, les Black Eyed Peas placent l'album The E.N.D. en 4e position (227 189 exemplaires de plus vendus). Lady Gaga, en plein Monster Ball et alors qu'elle a d'ores et déjà annoncé un troisième album finalisé, n'en finit plus d'écouler l'album The Fame, 5e des ventes de janvier à juin 2010 (177 122 copies). Dans le même rayon figure encore Muse, avec l'album Resistance (6e - 164 952).
Presque immanquablement, ce sont néanmoins Les Enfoirés qui occupent la première place de ce bilan comptable (391 484 "Crises de nerfs" vendues), devant le best-seller français Christophe Maé (un des artistes les mieux payés en 2009, son album On trace la route s'est écoulé à 335 862 exemplaires) et l'improbable OPA ecclésiastique des Prêtres : le boysband clérical initié par Mgr Di Falco a dominé le top albums pendant près de 3 mois et a vendu 235 117 copies de l'album Spiritus Dei.
Derrière, la présence des phénomènes Sexion d'Assaut (7e), Coeur de pirate (8e) et David Guetta (10e) ne surprendront pas, celle de Sade (9e) rassurera, tandis que la dernière grosse révélation en date de la scène française, Zaz, devrait jouer les trouble-fête très rapidement : sorti en mai, son album s'est déjà vendu à 71 790 CDs. Le Parisien consacre également quelques colonnes au réjouissant Ben l'Oncle Soul, dont nous vous avons proposé dernièrement le nouveau clip, et qui rencontre avec son premier album (40 000 exemplaires depuis le printemps) un vrai succès d'estime.
Mais, bien plus que le haut du panier, les bas-fonds du classement nous intéressent, dévoilant particulièrement quatre contre-performances inattendues, pour quatre personnalités françaises à forte notoriété : David Hallyday, Julie Zenatti, André Manoukian et Emmanuelle Seigner.
Le fils de Johnny, pour son retour dans les bacs, n'a pas attiré beaucoup d'explorateurs dans son Nouveau monde : cet album, pourtant promu par un duo avec la soeur de l'intéressé (Laura Smet) qui a alimenté le buzz en début d'année, n'a été vendu qu'à hauteur de 19 667 CDs. Autre nouveauté, autre gamelle : Julie Zenatti s'est positionnée sur le segment popéra avec un album réinventant de grands airs classiques et vénérant la Callas. Malgré une excellente et mystérieuse campagne virale, l'aventure musicale Plus de diva plafonne à 10 672 CDs (137e du top 200). Moins attendu du côté des bacs, un autre éminent juré télévisuel, André Manoukian (Nouvelle Star), fait imperceptiblement mieux : le nouvel album de Dédé les doigts de fée, So in love, plein de guest et annoncé par un single porté par Helena Noguerra, franchit le cap des 12 000 galettes (128e). Enfin, Emmanuelle Seigner aura eu aujourd'hui une bonne et une mauvaise nouvelle : la bonne, c'est que son mari Roman Polanski est à nouveau libre alors que la justice suisse a refusé la demande d'extradition émanant des Etats-Unis ; la mauvaise, c'est que son second album, Dingue, ne fait pas de folies - invisible dans le top 200, il n'a donc pas passé la barre des 7200 exemplaires vendus...