Depuis le fiasco de l'équipe de France lors de la Coupe du Monde en Afrique du Sud, un grand ménage se fait au coeur des instances du football français. Ainsi, après le remplacement de Raymond Domenech par Laurent Blanc, et la démission de Jean-Pierre Escalettes à la tête de la FFF, remplacé par Fernand Duchaussoy, une enquête a été ouverte par le Conseil fédéral et cinq joueurs sur les 23 doivent passer devant la commission de discipline : Patrice Evra (en tant que capitaine lors de la compétition), Franck Ribéry (en tant que vice-capitaine - NB : le Bayern Munich a sèchement indiqué qu'il refusait de libérer son maître à jouer pour son audition le 17 août, à trois jours de la reprise de la Bundesliga), Eric Abidal (pour avoir refusé de jouer le dernier match), Nicolas Anelka (pour avoir été exclu de l'équipe après des insultes adressées à Domenech) et Jérémy Toulalan (pour avoir été un élément clef dans la rédaction du communiqué lu par Domenech lors de la grève des Bleus).
En exclusivité pour Le Figaro, Patrice Evra revient sur cette très mauvaise période de sa carrière, alors qu'il s'apprête à entamer une nouvelle et longue saison en Premier League avec son club de Manchester United. Extraits.
"Je suis surpris, parce que j'avais l'impression que tout le monde voulait tourner la page du Mondial... Il faut penser au futur. Pourquoi nous sanctionner plus que d'autres ? (...) J'ai été honnête jusqu'au bout avec tout le monde. J'ai tout donné pour remplir mon rôle de capitaine. Certains m'ont chargé sans savoir ce qu'il s'était passé (comme les déclarations cinglantes de Lilian Thuram à son égard, ndlr). J'ai mis tout mon coeur, voilà le résultat ! Domenech m'a même demandé pardon de m'avoir confié le brassard... (...) Ce qui s'est passé en Afrique du Sud est vraiment grave. La seule chose qui pourra refermer la cicatrice, c'est qu'avec la nouvelle équipe, la France se remette à gagner. (...) Le Mondial a été un véritable cauchemar. Il n'y avait plus de dialogue avec le coach. Il n'y avait aucune structure collective, ni de projet. (Domenech) s'est senti agressé. Il a refusé l'échange. (...) Je recevais des plaintes après chaque entraînement. Les joueurs lui reprochaient son manque de travail tactique et le décalage avec les exercices auxquels ils sont habitués en club. J'ai essayé de faire passer le message à ses adjoints. Sans résultat. Le groupe l'a alors peu à peu lâché (...) Je ne vois pas mon avenir sans l'équipe de France. C'est mon pays et j'y tiens. La Marseillaise me fait vibrer. J'ai toujours envie de mouiller le maillot bleu."
Concernant la fameuse mi-temps de Mexique-France, durant laquelle Nicolas Anelka a insulté Raymond Domenech, Patrice Evra ne nous apprend rien de plus : "Pendant dix minutes, le coach n'a pas parlé puis, d'un coup, il a dit à Anelka : "Putain, je te dis de rester en pointe mais tu décroches !" Nico lui a répondu. Il y a eu un échange de mots. Mais pas ceux retranscrits en une de L'Equipe. Je me suis alors levé pour calmer les esprits."
Pour lire l'interview de Patrice Evra en intégralité, rendez-vous dans Le Figaro, en kiosques aujourd'hui.
A.I.