Julie Gayet aux César, plaisanterie ou nomination méritée ? Réactions...

L'annonce des nominations des César le 31 janvier au Fouquet's a fait beaucoup de bruit. Les 10 citations du film Les Garçons et Guillaume à table, premier long métrage de Guillaume Gallienne, ou encore l'absence d'Adèle Exarchopoulos dans la catégorie meilleure actrice pour son incroyable performance dans La Vie d'Adèle ont été éclipsés par un autre fait : Julie Gayet, héroïne de Quai d'Orsay, nommée dans la catégorie second rôle. Les réactions sont variées, mais il semble que la profession soutienne l'artiste qu'est la femme au coeur de la tourmente depuis les révélations de Closer.

Forcément, il est difficile de ne pas être surpris en voyant Julie Gayet aux César, quelque temps après l'éclatement du scandale. Le 10 janvier, le magazine Closer révèle des photos illustrant ce qu'on appelle l'idylle supposée entre François Hollande, à l'époque avec Valérie Trierweiler, et l'actrice et productrice Julie Gayet. Là voilà attendue à la grande messe du cinéma, elle qui, malgré un beau parcours tout en discrétion et passion, n'a jamais été nommée aux César.

Une plaisanterie ?

Le Parisien souligne que les 3 880 votants de l'Académie des Césars avaient jusqu'au 30 janvier pour voter, soit trois semaines après les fameuses révélations. Certains ont-il voulu s'amuser en imaginant l'effet que cela fera, de voir la femme du scandale aux César ? D'autant que, autre coïncidence, le personnage de Julie Gayet s'appelle... Valérie dans Quai d'Orsay. En tout cas, un producteur s'est voulu dubitatif : "Il aurait été logique d'Anaïs Demoustier qui joue l'épouse du personnage principal soit en lice pour le second rôle." La comédienne fera face à Géraldine Pailhas (Jeune et Jolie), Françoise Fabian (Les Garçons et Guillaume à table), Adèle Haenal (Suzanne) et... la mère de Carla Bruni, Marisa Borini (Un château en Italie) !

Le bal du soutien des actrices

Face à tout ce remue-ménage, plusieurs personnalités du monde du cinéma ont pris la parole pour défendre Julie Gayet et son talent de comédienne et productrice engagée. Son ex-mari et père de ses deux enfants, le réalisateur Santiago Amigorena, avait loué une femme sereine malgré la tempête, Karin Viard affirmait qu'elle n'était pas du tout le genre de femme à profiter de la notoriété d'un président. Cécile de France, maîtresse de cérémonie des César a déclaré après l'annonce des nominations : "Julia Gayet est une très bonne actrice et si elle est là, c'est qu'elle le mérite, tout simplement", rapporte Le Parisien.

Bernard Murat, l'ami

Le quotidien a également recueilli les mots de Bernard Murat, metteur en scène de théâtre bien connu et ami de la famille Gayet, considérant Julie comme sa filleule. Elle mérite cette nomination, dira-t-il, tout en saluant la sympathie de la profession. Il avoue que la famille de l'actrice est agacée par les excès, eux qui sont des parents [une mère antiquaire, un père professeur de chirurgie digestive] aimants. S'il n'était pas au courant de l'affaire entre la comédienne et le président, il la laisse tranquille : "C'est leur histoire." Pour lui, cet épisode ne va pas nuire à sa carrière et prend l'exemple de Carla Bruni : "J'ai trouvé normal qu'elle continue la musique. Elle aime trop ce qu'elle fait pour renoncer."

Au Monde, il avait déclaré : "Julie est une femme indépendante. Je ne vois pas comment elle pourrait se passer d'exercer son art. Elle n'est pas candidate au poste de première dame." Quant à la proximité de Julie Gayet avec le monde de la politique, il n'est pas neuf, explique au Monde Bernard Murat : "Les Gayet, ce sont des sociaux-démocrates, Julie a toujours baigné là-dedans. Son père a fait partie des cabinets de Bernard Kouchner et de Claude Evin, anciens ministres de la santé."

C'est d'ailleurs l'homme de théâtre qui la présentera à Ségolène Royal, candidate à la présidence de la République, dont elle intègre le comité de soutien en 2007. Cinq ans plus tard, elle sera de plus en plus active. Pour la campagne des présidentielles de 2012, elle organise une rencontre entre François Hollande et des réalisateurs, au Cinéma des cinéastes, à Paris, rappelle Le Monde.

"Je comprends que l'on soit amoureux d'elle"

Les jolis mots, elle en aura aussi du réalisateur Emmanuel Mouret, qui l'avait dirigé dans Un baiser s'il vous plaît en 2007, un film qui parlait fidélité, tromperie, amour et amitié : "Julie est jeune à 41 ans, elle grandit en charme avec l'âge. Je l'ai toujours vue sur un chemin ascendant." (Le Monde) Tout le monde aime Julie dirait-on : "Elle est vraiment sympa, tout le monde l'adore. Et elle a un charme fou ! Je comprends que l'on soit amoureux d'elle", déclare Pascal Rogard au Monde, patron de la société d'auteurs SACD, figure du cinéma français et du spectacle vivant.