Polémiques, controverses, attaques... L'univers du cinéma n'est pas de tout repos et les phrases choc n'ont pas manqué en 2014. Rétrospective de ce qui s'est dit et a fait le buzz dans le monde du Septième Art.
La famille du cinéma, pas toujours si unie...
De retour sous les projecteurs du théâtre avec la pièce Kinship, Isabelle Adjani a multiplié les interviews, parlant d'elle sans tabou. Mais au-delà de sa famille, de sa mère et de son père avec qui les relations étaient compliquées, ou sa vie amoureuse, la grande actrice aux cinq César a mis en lumière des tensions avec une autre Isabelle, Huppert plus précisément, durant les années 1980 : "Isabelle Huppert, compagne de Toscan du Plantier, écrasait la concurrence. Je suis la première à chanter ses louanges - elle a fait une carrière remarquable - mais la suprématie d'Isabelle Huppert a, dans ces années-là, polarisé le secteur de façon assez mémorable. C'était drôle, je recevais des coups de fil d'autres comédiennes : 'Ah, toi aussi, il t'arrive la même chose ?!'" (Libération)
A l'affiche cet automne de deux films (Un illustre inconnu et Vie sauvage), Mathieu Kassovitz en a profité pour clamer sa pensée, sans filtre. Ainsi, il n'hésitera pas à dire tout ce qu'il pense du réalisateur de Vie Sauvage, Cédric Kahn, et sa façon de travailler. "Sur le tournage, des trucs m'ont cassé en deux", dit-il dans Télérama. Il a clashé aussi Quentin Tarantino : "Lui fait des séries Z avec des budgets de séries A : je trouve ça dégueulasse. Depuis Reservoir Dogs, qu'il a complètement pompé d'ailleurs d'un film japonais, il n'a fait qu'exalter les choses les plus viles en l'homme." Léos Carax, il le déteste aussi et évoque un moment du tournage des Amants du Pont-Neuf : "Les dix premières minutes de son navet, en plus, il le tourne dans un centre avec de vrais clodos, qu'il ne paie pas bien entendu." (Télérama)
Catherine Deneuve, icône du cinéma français, est aussi élégante que franche. Elle n'hésite pas à défendre sa pensée, même en s'attaquant à l'un des plus célèbres événements du cinéma, le Festival de Cannes, comme elle l'a expliqué à Alessandra Sublet : "C'est la télévision maintenant qui a la mainmise sur toute l'image de Cannes". Elle regrette que "l'image [ait] pris une place déraisonnable". Les Oscars et les César en ont aussi pris pour leur grade avec la Deneuve, en témoignent ses propos dans Télérama, que ce soit l'Oscar de Meryl Streep pour La Dame de fer, "film faible, sans point de vue, qui passe à côté de la dureté de Margaret Thatcher". Concernant les César, elle s'insurge contre les bizarreries du panel de votants et l'ambiance peu joyeuse de la cérémonie.
Jean-Luc Godard a obtenu le prix du jury du Festival de Cannes pour Adieu au langage, ex-aequo avec Xavier Dolan (Mommy). Le cinéaste franco-suisse de 83 ans s'était confié en interview sur France Inter, au micro de Patrick Cohen le 21 mai. Sur Lino Ventura, il dira : "Si je vois un vieux Lino Ventura, je me dis au moins je ferais pas ça, je le trouve toujours aussi abominable. Il n'a jamais fait de bons films."Quentin Tarantino a beau admirer ce réalisateur - il a appelé sa société de production Bande à part, comme le film de Godard -, il ne lui fera pas de cadeau : "Non, il ne m'intéresse pas. Comme on le disait au 17e siècle, c'est un faquin (un homme méprisable et impertinent selon la définition du Larousse). Un pauvre garçon.
Attaquées, les stars ont réagi
Mélanie Laurent n'était pas peu fière de défendre sa nouvelle réalisation, Respire. Cependant, malgré l'accueil chaleureux, la star a été victime d'un mauvais buzz : une vidéo qui compile certaines de ses déclarations en interviews, la faisant passer pour un être égocentrique et prétentieux. De quoi lui rappeler les mauvaises heures de l'année 2011, où elle était omniprésente en tant qu'actrice, chanteuse, réalisatrice et égérie de mode. Elle avait réagi à cete fameuse vidéo dans Libération : "Ce 'bizutage' me paraît surtout très injuste. Il n'est jamais agréable de s'en prendre plein la gueule, mais je me suis vite relevée. Néanmoins, je trouve que cela en dit long sur l'atmosphère actuelle très tendue, où les gens sont bien plus nombreux à se mobiliser contre le mariage pour tous, que contre le réchauffement climatique."
Katherine Heigl essaie de redorer sa réputation. Il fut un temps où - grâce à Grey's Anatomy - elle était une star. Aujourd'hui, l'actrice de 36 ans connaît des difficultés et serait devenue indésirable à Hollywood du fait de son comportement difficile... La créatrice de la série qui a fait d'elle une star, Shonda Rhimes l'a même qualifiée d'emmerdeuse ! Devant la journaliste Katie Couric, elle avait déclaré : "Je suis une femme forte et je ne vais pas m'excuser pour ça. Je dois le faire au nom de mes deux filles et de toutes les femmes qui sont assises ici. Nous devrions toutes avoir le droit de dire : 'Non, je ne suis pas à l'aise avec ça, ou non je ne suis pas d'accord', sans passer pour une garce."
Plus grave, les attaques à l'encontre de Woody Allen. Tout commence en début d'année pour lui. Son fils, Ronan Farrow, le clashe sur Twitter pendant les Golden Globes : "J'ai raté l'hommage à Woody Allen. Est-ce qu'ils ont mis le moment où une femme a publiquement confirmé qu'il avait abusé d'elle à l'âge de 7 ans, avant ou après Annie Hall ?" Quelques semaines plus tard, la personne à laquelle il fait allusion, sa fille adoptive Dylan, publie une lettre ouverte où elle clame que son père l'a agressée sexuelle. S'en suit une polémique à Hollywood mais le cinéaste de Magic in the Moonlight qui dément toutes ces attaques peut compter sur ses amis, comme Diane Keaton, pour le défendre.
Le film Exodus de Ridley Scott s'attaquant à l'histoire de Moïse, il avait très peu de chance d'éviter les polémiques. Mais ce n'est pas la question de la religion qui posera problème mais le fait qu'aucun des personnages majeurs de sa superproduction n'est joué par une personne de type non caucasien alors que le récit se déroule en Egypte. En effet, les premiers rôles se partagent entre Christian Bale, Joel Edgerton et Sigourney Weaver. Attaqué, le réalisateur a répondu que sans choisir de stars, le film n'aurait pas pu trouver de financement et que malheureusement, il n'y a pas d'acteurs arabes suffisamment connus pour bâtir un film sur son nom.
Ce n'est pas lui qui est attaqué mais, preux chevalier, il défend ceux qu'ils estiment être malmenés par les médias. Au cours de la promotion du film Gone Girl de David Fincher dont il est le héros, Ben Affleck est venu au talk-show Real Time With Bill Maher. Outrée par l'image que le présentateur et un interlocuteur donnaient des musulmans, la star américaine a attaqué l'animateur et l'un des invités sur leur point de vue sur l'islam : "Que diriez-vous des plus d'un milliard de personnes qui ne sont pas fanatiques, qui ne punissent pas les femmes, qui veulent juste aller à l'école, avoir des sandwiches et ne pas faire l'une des choses que vous dites que tous les musulmans font ?"
Ils ont la controverse dans le sang
Brigitte Bardot ne voulait pas apparaître à la télévision et encore moins pour ses 80 ans. Mais elle a fini par céder aux avances de Laurent Delahousse et son rendez-vous Un jour, une histoire. Elle qualifie Giscard de dragueur, Chirac de menteur et fera un soutien controversé... L'ancienne comédienne avait déjà fait l'éloge de Marine Le Pen, présidente du Front national. En août dernier, dans Paris Match notamment : "Je souhaite qu'elle sauve la France, elle est la Jeanne d'Arc du XXIe siècle", avait-elle déclaré. Devant la caméra de Laurent Delahousse, elle réitère : "C'est la seule femme, mais elle a une paire de couilles." L'héroïne du Mépris assume son amitié pour la fille de Jean-Marie Le Pen et soutient ses positions "globalement".
En promotion pour La Planète des singes : L'Affrontement, Gary Oldman s'est lancé dans une diatribe à forte teneur en polémique. Hollywood devrait tourner la page sur les commentaires antisémites de Mel Gibson en 2006, puisque de toute façon, tout le monde dit des choses de ce genre en privé... Voilà en substance ce que pense Gary Oldman, et il s'en est expliqué dans le magazine Playboy. Le comédien s'insurgeait contre le "politiquement correct" qui règne à Hollywood. "Je ne sais pas à propos de Mel", explique-t-il lorsqu'il est interrogé sur la star de l'Arme fatale, devenue persona non grata au cinéma. "Il était saoul et il a dit certaines choses, mais on dit tous ce genre de choses. Nous sommes des putains d'hypocrites ! C'est mon avis. Le policier qui l'a arrêté n'a donc jamais employé le mot 'nègre' ou 'putain de juif ?' Je suis très honnête, c'est l'hypocrisie de cette histoire qui me rend dingue." Il s'est excusé ensuite pour ses propos.Abel Ferrara peut être content du bruit qu'il a fait avec son Welcome to New York à Cannes. Si le film n'était pas en compétition officielle, il a eu la médiatisation qu'il voulait avec son sujet - l'affaire DSK - et son acteur. Pour Abel Ferrara, toute mention de Dominique Strauss-Kahn dans un processus de création est inutile : "J'ai appris que le mec voulait me poursuivre. Bon, ça fait pas plaisir, mais ça fait partie du jeu. (...) Je ne me sens pas concerné par le procès. Je suis un artiste, je vais continuer de faire mes trucs d'artiste." (Paris Match)
Et bien sûr... Gérard Depardieu ! Il avait créé le scandale à la fin de l'année 2012 en s'exilant en Belgique pour des raisons fiscales et en obtenant un passeport russe. L'année 2014 sera marquée, en plus des frasques du monstre sacré du cinéma de la sortie de son autobiographie Ça s'est passé comme ça. Si on savait qu'il avait sombré dans la petite délinquance dans sa jeunesse, on apprenait dans son livre qu'il s'était déjà prostitué... L'inénarrable Depardieu s'est fait aussi remarqué en fin d'année pour avoir dû interrompre une lecture publique et en racontant avoir mangé du lion, au sens propre.