Luc Besson lors de la conférence de presse de l'inauguration de la Cité du cinéma à Saint-Denis le 21 septembre 2012© BestImage
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Autodidacte devenu l'un des puissants du cinéma français, Luc Besson est souvent présenté comme une machine de guerre qui a su concurrencer les productions américaines avec des oeuvres populaires comme les sagas Taxi et Taken, et comme un réalisateur et producteur qui s'intéresse plus à l'argent qu'à la qualité de ses films. Il reçoit d'ailleurs régulièrement les huées d'une bonne part de la critique française quand certains de ses longs métrages cartonnent (ce qui n'est pas le cas de tous). Luc Besson reconnaît être un homme d'affaires qui connaît parfaitement le milieu hollywoodien, mais il revendique son amour pour le cinéma, flamboyant lorsqu'on observe sa Cité du cinéma implantée dans le 93. Le Point tire le portrait de Luc Besson, ressuscité après avoir frôlé le pire avec sa société.
Pas de manières de star
Le dossier que la revue Le Point consacre à Luc Besson le montre loin de l'image de mégalomane du septième art qu'il peut véhiculer. Il n'y a rien de vraiment bling-bling dans sa vie quotidienne, centrée sur sa famille même si son travail lui prend beaucoup de temps. En couple avec sa Nikita Anne Parillaud - il aura avec elle une fille, Juliette, 25 ans -, puis avec Maïwenn, maman de Shanna, 20 ans, ensuite avec Milla Jovovich, la Leeloo de son Cinquième Élément, et enfin, il épouse la productrice Virginie Silla en 2004, et de leur union naîtront Sateen, Thalia et Mao. Virginie est la soeur de Karine Silla, la femme de Vincent Perez et les deux couples sont très unis, mais n'allez pas croire que Luc passe son temps avec les stars. La famille, oui, mais les dîners mondains à la maison, très peu pour lui : "Mon appartement appartient à la sphère très privée, à mes enfants." Il reconnaîtra être ami avec Carla Bruni et ainsi, avoir rencontré Nicolas Sarkozy à plusieurs : "Je connais sa femme depuis trente ans, je le vois lors de dîners de copains, il est le conjoint d'une amie. Il ne parle pas de politique et il sait être discret." De même, ses vacances, il ne les passe pas à Miami, mais dans les Cyclades, notamment sur l'île aride et montagneuse d'Amorgos, celle du Grand Bleu, rappelle Le Point.
Mais une constellation de stars autour de lui
Luc Besson ne court pas après les stars hollywoodiennes, mais elles veulent tourner avec lui. Alain Terzian, président de l'académie des César, se souvient d'une anecdote : "Sylvester Stallone pleurait sur mon épaule parce qu'il n'avait pas été choisi pour Le Cinquième Élément." Il a dirigé Bruce Willis à la place, et aujourd'hui, c'est au tour de Robert De Niro et Michelle Pfeiffer d'être au casting de sa nouvelle réalisation, Malavita, sans parler de la prochaine, Lucy, avec Scarlett Johansson, fraîchement fiancée à un Français. Il peut aussi se targuer d'avoir révélé, dans Léon, Natalie Portman. L'actrice désormais oscarisée était d'ailleurs invitée à son mariage dans son château près de Gacé en Normandie, où l'on pouvait croiser également Jean Reno et Keanu Reeves. On citera ses amis, eux aussi incontournables dans le show business : Jamel Debbouze et Alain Chabat , entre autres.
Le sauvetage d'EuropaCorp
Le nom de Besson est désormais indissociable de sa société de production et de distribution EuropaCorp, un empire qui a failli connaître le pire. Il a quitté la Gaumont pour créer sa propre maison de production en 1999 avec son ami Pierre-Ange Le Pogam. Mais lorsque la société entre en Bourse en 2007, les choses vont mal : "Luc Besson s'endette lourdement (20 millions d'euros) pour posséder toujours plus d'actions. Mais le cours dévisse dangereusement. La faute à la crise et aux pertes abyssales encaissées par les films d'animation Arthur et les Minimoys." Le réalisateur et producteur décide de ralentir à temps et engage Christophe Lambert (époux de Marie Sara et publicitaire renommé, à ne pas confondre avec l'acteur) qui fait le ménage dans l'entreprise. Après des remous, il se sépare de son associé Le Pogam - qui les attaquera aux Prud'hommes -, car l'entente est devenue impossible. Luc Besson ne signe plus les chèques, reconnaissant ne pas être un expert en gestion et management. Les choses vont bien mieux depuis, le chiffre d'affaires a augmenté de 17% l'an dernier et renoue avec les bénéfices (19,6 millions d'euros), contre 30 millions de pertes il y a trois ans, précise Le Point.
Fortuné et fier de l'être
Riche, Luc Besson l'est indéniablement (487e place dans le classement des grandes fortunes de Challenges, la sienne étant estimée à 65 millions d'euros), mais il sait, avec l'expérience, que les risques peuvent être grands. Il investit beaucoup, mais sans s'installer, aux Bahamas et aussi là où personne ne veut, comme en banlieue. C'est de là qu'est issu son premier public, et Luc Besson, fils de parents anciens GO du Club Med, sait que c'est un vivier de talents. Avoir situé sa Cité du cinéma, surnommée "Hollywood-sur-Seine" à la Plaine-Saint-Denis, et même son siège social, auparavant installé rue du Faubourg-Saint-Honoré, ne sont pas que de belles paroles.
Luc Besson est-il toujours un homme en colère ? Il reste sur ses gardes, mais semble être plus serein face aux attaques, l'expérience sûrement. Celui qui avait été hué pour Le Grand Bleu connaît le système, ne veut pas faire partie de la soi-disant famille du cinéma, ni prendre partie en politique, il a un regard ironique sur les choses. "Les Français sont obnubilés par l'argent", s'exclame-t-il quand on lui parle de l'hélicoptère qu'il s'est acheté. Contrôlé pour excès de vitesse, - le jour même de l'interview pour Le Point d'ailleurs -, il dit à propos de cet incident : "C'est vrai qu'il ne se passe pas grand-chose en ce moment. Obama hésite juste à déclencher une guerre en Syrie. Savoir que je vais perdre 3 points de permis, cela va changer la vie des Français..." Mais la sagesse qu'il a acquise au cours des années lui permet de ne plus être en guerre, même s'il ne reste pas insensible. Il est fort, fier et simple, envers et contre tout.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Le Point du 5 septembre
"Malavita", en salles le 23 octobre
Pas de manières de star
Le dossier que la revue Le Point consacre à Luc Besson le montre loin de l'image de mégalomane du septième art qu'il peut véhiculer. Il n'y a rien de vraiment bling-bling dans sa vie quotidienne, centrée sur sa famille même si son travail lui prend beaucoup de temps. En couple avec sa Nikita Anne Parillaud - il aura avec elle une fille, Juliette, 25 ans -, puis avec Maïwenn, maman de Shanna, 20 ans, ensuite avec Milla Jovovich, la Leeloo de son Cinquième Élément, et enfin, il épouse la productrice Virginie Silla en 2004, et de leur union naîtront Sateen, Thalia et Mao. Virginie est la soeur de Karine Silla, la femme de Vincent Perez et les deux couples sont très unis, mais n'allez pas croire que Luc passe son temps avec les stars. La famille, oui, mais les dîners mondains à la maison, très peu pour lui : "Mon appartement appartient à la sphère très privée, à mes enfants." Il reconnaîtra être ami avec Carla Bruni et ainsi, avoir rencontré Nicolas Sarkozy à plusieurs : "Je connais sa femme depuis trente ans, je le vois lors de dîners de copains, il est le conjoint d'une amie. Il ne parle pas de politique et il sait être discret." De même, ses vacances, il ne les passe pas à Miami, mais dans les Cyclades, notamment sur l'île aride et montagneuse d'Amorgos, celle du Grand Bleu, rappelle Le Point.
Mais une constellation de stars autour de lui
Luc Besson ne court pas après les stars hollywoodiennes, mais elles veulent tourner avec lui. Alain Terzian, président de l'académie des César, se souvient d'une anecdote : "Sylvester Stallone pleurait sur mon épaule parce qu'il n'avait pas été choisi pour Le Cinquième Élément." Il a dirigé Bruce Willis à la place, et aujourd'hui, c'est au tour de Robert De Niro et Michelle Pfeiffer d'être au casting de sa nouvelle réalisation, Malavita, sans parler de la prochaine, Lucy, avec Scarlett Johansson, fraîchement fiancée à un Français. Il peut aussi se targuer d'avoir révélé, dans Léon, Natalie Portman. L'actrice désormais oscarisée était d'ailleurs invitée à son mariage dans son château près de Gacé en Normandie, où l'on pouvait croiser également Jean Reno et Keanu Reeves. On citera ses amis, eux aussi incontournables dans le show business : Jamel Debbouze et Alain Chabat , entre autres.
Le sauvetage d'EuropaCorp
Le nom de Besson est désormais indissociable de sa société de production et de distribution EuropaCorp, un empire qui a failli connaître le pire. Il a quitté la Gaumont pour créer sa propre maison de production en 1999 avec son ami Pierre-Ange Le Pogam. Mais lorsque la société entre en Bourse en 2007, les choses vont mal : "Luc Besson s'endette lourdement (20 millions d'euros) pour posséder toujours plus d'actions. Mais le cours dévisse dangereusement. La faute à la crise et aux pertes abyssales encaissées par les films d'animation Arthur et les Minimoys." Le réalisateur et producteur décide de ralentir à temps et engage Christophe Lambert (époux de Marie Sara et publicitaire renommé, à ne pas confondre avec l'acteur) qui fait le ménage dans l'entreprise. Après des remous, il se sépare de son associé Le Pogam - qui les attaquera aux Prud'hommes -, car l'entente est devenue impossible. Luc Besson ne signe plus les chèques, reconnaissant ne pas être un expert en gestion et management. Les choses vont bien mieux depuis, le chiffre d'affaires a augmenté de 17% l'an dernier et renoue avec les bénéfices (19,6 millions d'euros), contre 30 millions de pertes il y a trois ans, précise Le Point.
Fortuné et fier de l'être
Riche, Luc Besson l'est indéniablement (487e place dans le classement des grandes fortunes de Challenges, la sienne étant estimée à 65 millions d'euros), mais il sait, avec l'expérience, que les risques peuvent être grands. Il investit beaucoup, mais sans s'installer, aux Bahamas et aussi là où personne ne veut, comme en banlieue. C'est de là qu'est issu son premier public, et Luc Besson, fils de parents anciens GO du Club Med, sait que c'est un vivier de talents. Avoir situé sa Cité du cinéma, surnommée "Hollywood-sur-Seine" à la Plaine-Saint-Denis, et même son siège social, auparavant installé rue du Faubourg-Saint-Honoré, ne sont pas que de belles paroles.
Luc Besson est-il toujours un homme en colère ? Il reste sur ses gardes, mais semble être plus serein face aux attaques, l'expérience sûrement. Celui qui avait été hué pour Le Grand Bleu connaît le système, ne veut pas faire partie de la soi-disant famille du cinéma, ni prendre partie en politique, il a un regard ironique sur les choses. "Les Français sont obnubilés par l'argent", s'exclame-t-il quand on lui parle de l'hélicoptère qu'il s'est acheté. Contrôlé pour excès de vitesse, - le jour même de l'interview pour Le Point d'ailleurs -, il dit à propos de cet incident : "C'est vrai qu'il ne se passe pas grand-chose en ce moment. Obama hésite juste à déclencher une guerre en Syrie. Savoir que je vais perdre 3 points de permis, cela va changer la vie des Français..." Mais la sagesse qu'il a acquise au cours des années lui permet de ne plus être en guerre, même s'il ne reste pas insensible. Il est fort, fier et simple, envers et contre tout.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Le Point du 5 septembre
"Malavita", en salles le 23 octobre