Manaudou, Lièvremont, Dusautoir, Loeb... : Ces sportifs qui ont fait 2011

2011 aura été une année riche en émotions sportives, d'événements marquants en exploits retentissants. Mais derrière ceux-ci, il y a des hommes et des femmes, des sportifs qui par leur réussite, leur personnalité ou leur comportement ont fait vibrer les spectateurs de France et d'ailleurs. Ils ont marqué l'actualité de cette année 2011, et pourraient bien remettre le couvert l'année prochaine...

Marc Lièvremont, l'incompris

Le sélectionneur du XV de France aura bien occupé les colonnes des quotidiens sportifs pendant cette année 2011. Critiqué par la presse pour son fonds de jeu inexistant, Marc Lièvremont n'a jamais réussi à communiquer avec les médias, rappelant par certains moments un certains Raymond Domenech.

Les médias sportifs s'en sont souvent pris à lui, notamment lors du dernier match de l'équipe de France lors du tournoi des VI Nations perdu face à l'Italie. Alors que tout le monde réclamait sa tête avant la Coupe du Monde disputée en Nouvelle-Zélande, de nombreuses voix se demandaient s'il serait capable d'obtenir l'adhésion de son groupe. Un groupe qu'il a ouvertement critiqué durant la compétition, se répandant dans la presse, obligeant son frère Thomas à sortir de sa réserve. Mais au final, Marc Lièvremont restera comme le sélectionneur qui aura porté l'équipe de France de rugby en finale de la Coupe du Monde et aura fait trembler les terribles All Blacks...

Thierry Dusautoir, capitaine courage

Sacré meilleur joueur de rugby de l'année 2011 au nez et à la barbe des joueurs néo-zélandais en course, le capitaine français aura marqué les esprits. The Dark Destroyer aura affiché un niveau de jeu impressionnant, plein de maîtrise et d'abnégation, suscitant le respect et l'admiration de ses pairs.

Thierry Dusautoir aura su mobiliser ses troupes à la veille d'une finale tant attendue en Coupe du monde face aux All Blacks, alors que la presse, française comme étrangère, s'en prenait au XV de France, fustigeant un niveau de jeu indigne de ce niveau de compétition et soulignant le vice supposé des Tricolores. Un capitaine courage au calme olympien, discret, mais dont le charisme suffit à rassembler autour de lui pour aller au combat.

Jeannie Longo, retraitée virtuelle

L'année 2011 aurait pu sonner la fin de carrière de la cycliste de 53 ans. Jeannie Longo, qui a décroché cette année son 59e titre national, s'est en effet retrouvée au coeur d'une affaire de dopage qui aurait pu lui valoir deux années de suspension. Il lui était reproché de ne pas avoir satisfait aux obligations de localisation dans le cadre de la lutte anti-dopage... Une nouvelle qui tombait mal, d'autant plus que des mails révélés par L'Équipe impliquait son mari dans l'achat de doses d'EPO, et qu'elle préférait se retirer des mondiaux disputés en décembre... Heureusement, son passage devant la commission de discipline de la Fédération Française de Cyclisme prouva sa bonne foi et la championne fut blanchie de tout soupçon. Une fin d'année parfaite pour Jeannie Longo, décorée plus tôt dans l'année par Nicolas Sarkozy, puisque son mari, suspendu dans un premier temps, voyait sa punition levée quelques jours avant.

Sébastien Loeb, le champion incontesté

En décrochant son huitième titre de champion du monde des rallyes, l'Alsacien entre dans l'histoire des sports automobiles et dépasse le septuple champion du monde de Formule 1 Michael Schumacher. Au terme d'une saison compliquée où ses adversaires se seront montrés particulièrement coriaces, et où des tensions seront apparues avec son coéquipier Sébastien Ogier, Sébastien Loeb décroche une huitième couronne mondiale en faisant preuve d'un talent certain aux quatre coins du monde. Sacré sportivement, l'homme a également reçu un bel hommage en voyant sa statue de cire prendre place au musée Grévin aux côtés des plus grandes célébrités de l'histoire.

Sebastian Vettel, le surdoué

Jamais un pilote n'aura autant dominé la concurrence aussi jeune. Sebastian Vettel, 24 ans, a survolé les débats durant une saison 2011 où sa Red Bull aura fait merveille sur les tracés de Formule 1. Le pilote allemand, digne successeur de Michael Schumacher, décroche au terme d'une saison maîtrisée sa seconde couronne mondiale de suite. Une performance inédite à son âge avec onze victoires à son palmarès pour cette seule saison. Sebastian Vettel entre ainsi dans la légende et sera le principal favori à sa propre succession. Surtout si sa voiture se révèle aussi performante. Un troisième titre consécutif lui tend les bras...

Novak Djokovic, le nouveau patron

L'année 2012 sera marquée du sceau du Joker... Novak Djokovic a en effet pris le pouvoir sur le circuit ATP au prix de plusieurs exploits retentissants tout au long de l'année. En pleine confiance suite à son succès en Coupe Davis en décembre 2010, le Serbe a survolé les débats en 2011, décrochant trois titres du Grand Chelem et enchaînant pas moins de 41 victoires de suite après son succès à l'Open d'Australie, à une victoire du record de John McEnroe. Après sa victoire à Wimbledon, dans le jardin de Roger Federer, il prend la place de Rafael Nadal en tête du classement mondial. Novak Djokovic aura été le véritable bourreau de l'Espagnol, mettant fin à l'hégémonie de ce dernier sur terre battue à Madrid après deux années d'invincibilité. Au total, il cumulera 10 titres majeurs dont 5 Masters 1000. Et si la fin d'année a été compliquée entre blessure et méforme, le Serbe de 24 ans attaquera 2012 avec un capital confiance énorme.

Jo-Wilfried Tsonga et Roger Federer, le duo rêvé

Tous les deux ont connu un début de saison difficile pour terminer en boulet de canon. Et les deux hommes se sont donc retrouvés logiquement en finale des deux derniers rendez-vous majeurs de la saisons, au Masters 1000 de Paris Bercy et au Masters de Londres. Roger Federer, éjecté du Top 3 cet été pour la première fois depuis 2003, a retrouvé son niveau de jeu et a dominé par deux fois le Manceau. Un Jo-Wilfried Tsonga qui, après une petite visite chez Andre Agassi du côté de Las Vegas, a franchi un palier et termine l'année à la sixième place, affichant de belles promesses pour 2012, avec en ligne de mire un tournoi du Grand Chelem... Le duo aura animé la fin de saison, offrant un spectacle de haut niveau à chacune de ses rencontres.

Laure Manaudou, l'ex-retraitée

Après une retraite anticipée, une maternité inattendue, une carrière de groupie et un rôle de maman assumé avec brio, la nageuse française a décidé de replonger dans le grand bain. En juillet, elle fait donc son grand retour et la Manaudoumania reprend de plus belle. Mais Laure Manaudou a mûri et affronte les médias plus posée, plus réfléchie. La sirène change de conseiller et le public découvre une nouvelle Laure, beaucoup plus... humaine. Et si ses débuts sont encourageants, elle s'envole pour les États-Unis et Auburn où elle vit et s'entraîne avec son compagnon Fred Bousquet, avec pour objectif les Jeux Olympiques. Cependant, ses dernières sorties sont plus que décevantes, et il faudra encore beaucoup de travail à la nageuse pour retrouver le niveau qui avait fait d'elle une championne olympique en 2004 à Athènes.

L'équipe de France de foot féminin, l'atout charme

Cet été, le foot féminin, coincé dans l'ombre de son homologue masculin, est entré dans une nouvelle dimension. La responsabilité en incombe à un groupe de jeunes femmes qui ont fait vibrer la France et effacé le cauchemar sud-africain. Durant la Coupe du Monde disputée en Allemagne, l'Hexagone suit avec intérêt et passion l'aventure de ce groupe qui mêle joueuses pro et amateurs, que l'on observe même dans son quotidien, entre sorties shopping et promenades. Les joueuses, emmenées par une Gaëtane Thiney de haut vol, réaliseront plusieurs exploits, en sortant notamment l'Angleterre pour accéder aux demi-finales. Elles s'inclineront finalement face aux Américaines, championnes olympiques et troisièmes de la dernière édition de la Coupe du Monde. Mais peu importe, désormais, l'équipe de foot féminin remplit et fait danser les stades, et sa tournée triomphale dans les îles en fin d'année marque un véritable tournant pour ce sport.

Oscar Pistorius, le combattant

A 24 ans, Oscar Pistorius s'est fait connaître du grand public en participant aux championnats du monde d'athlétisme de Daegu. A la seule différence que l'athlète sud-africain est handicapé, amputé des deux jambes sous les genoux... Mais l'homme est un battant, et après s'être fait poser des prothèses high-tech spécialement conçues pour le haut niveau, l'homme a longuement bataillé pour avoir la chance de participer aux championnats du monde avec les valides. C'est donc chose faite cette année à Daegu, où Oscar Pistorius a rivalisé avec les valides, avant de se faire éliminer en demi-finale. Mais l'exploit est ailleurs, et malgré la polémique sur ses prothèses, le Sud-Africain est entré dans la cour des grands en faisant preuve d'un courage et d'une persévérance exceptionnels.

Na Li, le précurseur

La Chinoise de 29 ans est entrée dans l'histoire du tennis féminin en devenant la première Asiatique à décrocher un titre du Grand Chelem en s'imposant à Roland-Garros. Pourtant, son début d'année s'était révélé catastrophique, au point de virer son coach de mari... Elle atteint alors la quatrième place mondiale et devient une icône dans son pays. Na Li est alors la coqueluche des médias durant les mois qui suivent et se place comme une adversaire sérieuse. Mais la joueuse enchaîne les défaites, et termine malgré tout l'année à la cinquième place mondiale, ses concurrentes directes se montrant incapables de défendre leurs places au classement général.

Thomas Voeckler, l'homme en or

Jusqu'au bout, le public y aura cru. Un Français maillot jaune remontant les Champs-Élysées à l'issue du Tour de France... Il faudra attendre encore. Mais cet été, Thomas Voeckler aura fait vibrer la France. Durant 10 jours, le cycliste de 32 ans a défendu contre vents et marées sa tunique jaune acquise chèrement au terme d'une échappée exceptionnelle lors de la neuvième étape. Résistant aux favoris dans la montagne, puisant dans ses réserves et bénéficiant du soutien d'un public acquis à sa cause, Thomas Voeckler a fait preuve de courage et d'abnégation pour faire honneur à son maillot jaune du Tour de France. Hélas, les coups de boutoir de ses principaux concurrents auront raison de son enthousiasme. Thomas Voeckler, célébré en héros sur la plus belle avenue de Paris, échouera au pied du podium à l'issue du Tour de France, mais entrera dans l'histoire de la Grande Boucle.