Comme prévu, 2015 aura été une année riche. Autant pour les blockbusters américains, qui étaient nombreux à se bousculer au portillon, que pour le cinéma français, entre ses comédies à succès et le triomphe cannois. Tour d'horizon de ce qu'il faut avoir vu (ou pas) cette année.
Nous étions prévenus. Plus que n'importe quelle année, 2015 allait être celle des blockbusters. Conclue en beauté par Star Wars : Le Réveil de la Force, l'année aura vu la saga Hunger Games se terminer avec La Révolte : Partie 2, James Bond briller de nouveau avec le sombre Spectre, Universal Pictures triompher au box-office avec Jurassic World, Fast & Furious 7 et Fifty Shades of Grey. On aura assisté à la renaissance (Mad Max Fury Road) comme aux adieux, ceux de Robin Williams avec La Nuit au Musée 3 ; et même la France (avec Taken 3) a eu son mot à dire. Les sagas ont cartonné, à l'instar du Labyrinthe : La Terre brûlée, de Divergente 2, Mission : Impossible - Rogue Nation ou bien d'Avengers : L'Ére d'Ultron. Il fallait également compter sur quelques surprises ou coups de poker, du dernier Ridley Scott (Seul sur Mars) à la parenthèse Marvel (Ant-Man) en passant par la comédie d'espionnage (Spy) ou le film catastrophe (San Andreas).
Avec la liste (exhaustive et volontairement tronquée) ci-dessus, vous comprenez qu'il fut bien difficile pour le cinéma français d'exister face à la rude concurrence imposée. Il n'en reste pas moins quelques beaux succès dans notre secteur phare : la comédie, à l'image de Papa ou Maman - le coup du coeur du début de l'année - ou bien de Babysitting 2. Mais indéniablement, il y a un acteur qui a tiré son épingle du jeu : Kev Adams, avec Les Nouvelles Aventures d'Aladin et Les Profs 2, les deux plus gros succès de l'année en France. Du rire, avec les films Bis, Connasse ou encore Nous trois ou rien, il y a en a eu, comme des larmes d'émotion avec L'Hermine, Un + Une et bien sûr Marguerite avec une Catherine Frot exceptionnelle. Le cinéma français aura également revisité son patrimoine (Un moment d'égarement), surpris son petit monde (Les Cowboys) ou bien s'inscrit dans l'air du temps (le documentaire Demain). Enfin, parce qu'il est impossible de n'être que chauvin, pourquoi ne pas saluer encore une fois le voisin belge qui a notamment brillé cette année avec Le Tout Nouveau Testament, son favori aux Oscars.
Si notre cinéma tricolore a peiné au box-office, il a montré aux yeux du monde à quel point il était vital. Un lieu : Cannes. Une Palme d'or : Dheepan. Mais pas seulement, puisqu'on aura également distingué Emmanuelle Bercot dans le très beau Mon Roi, ou Vincent Lindon dans le très actuel et brûlant La Loi du marché. Cannes aura encore servi de belles oeuvres cette année, qu'elles soient étranges (The Lobster), bouleversantes (Le Fils de Saul), ancrée dans l'époque (Fatima), érotique (Love), dérangeante pour les intégristes (Much Loved) ou encore sobrement touchante (La Tête haute). Enfin, l'édition 2015 aura également mis en lumière notre représentant aux Oscars, le très beau Mustang.
Parce qu'il n'y a pas que les blockbusters à Hollywood, le cinéma anglo-saxon a livré quelques perles cette année. Le voisin britannique a tout d'abord autant séduit avec la comédie (Kingsman) que le drame (Imitation Game, Une merveilleuse histoire du temps). Les Oscars ont vu Inarritu triompher avec Birdman au nez et à la barbe du tout aussi brillant American Sniper, quand Julianne Moore remportait la statuette avec Still Alice après avoir fait grimper le titre Kleenex en bourse alors qu'Angelina Jolie et Invincible étaient boudés. La communauté afro-américaine a elle aussi vibré, que ce soit avec Selma en début d'année, ou bien par N.W.A. Straight Outta Compton, le succès surprise de l'été. Le cinéma indépendant n'était pas en reste, entre le coup de coeur It Follows ou bien la performance d'acteurs dans Foxcatcher. En fin d'année, saison des récompenses oblige, des visages ont commencé à se dessiner. Tom Hanks, de retour chez Spielberg avec Le Pont des Espions, Emily Blunt bluffante dans Sicario, ou bien Johnny Depp irrésistible dans Strictly Criminal. Et impossible pour nous de ne pas citer Samuel L. Jackson (Les Huit Salopards), Alicia Vikander (Danish Girl), Michael Fassbender (Steve Jobs) et bien sûr Leonardo DiCaprio (The Revenant) pour autant de films qui sortiront en 2016 et de prestations qui nous ont déjà largement séduits.
Il fut un temps où, dans le secteur de l'animation, c'était la guerre entre Disney et Pixar. Et aucun concurrent ne pouvait subsister. Mais ça, c'était avant. 2015 nous l'a montré, si Disney et Pixar ont bien tiré leur épingle du jeu avec le fabuleux Vice-Versa, le secteur a aussi vibré avec le carton commercial des Minions, ou bien la rêverie du Petit Prince. Les Nouveaux Héros a aussi séduit. Enfin, le secteur français n'a pas manqué d'ambition - à défaut d'avoir convaincu - avec l'audace de Jamel Debbouze et son Pourquoi j'ai pas mangé mon père en motion capture.
Chaque année a son lot de fours, flops, fails, échecs, déroutes... Appelez-cela comme vous voulez. Parmi les pépites de 2015, on aura eu We are Your Friends qui, malgré son sujet facilement consommable et sa grosse promo emmenée par Zac Efron, a reçu l'une des plus mémorables gifles de l'année avec un petit 3,5 millions de dollars au box-office américain. Quelques blockbusters ont aussi connu la mésaventure, que ce soit avec le reboot Fant4stiques ou bien l'ambitieuse production Disney A la poursuite de demain. D'autres n'ont pas mérité pareil traitement, comme The Walk, époustouflant visuellement. Le remake d'Annie figure également parmi les plus gros échecs de l'année. Enfin, Johnny Depp nous a bien servi son flop annuel, avec le soi-disant délirant Charlie Mortdecai. Mais cette année, c'est clairement Hugh Jackman qui avait la poisse. Son Chappie lui a valu un relooking hideux et des scores au box-office décevant, et Pan n'a pas du tout eu le succès espéré par Warner - qui a perdu de l'argent sur ce film.